Le Jardin de la France, la Touraine et ses bords de Loire, et la bonne ville de Langeais (8000 hab) où l’auteur a élu domicile avec sa famille voici quelques saisons. Non loin de son ami et collègue Pascal Rabaté, originaire de cette cité ligérienne, écrin d’un des plus vieux donjons de France. Une demeure entre deux âges, dans le »bourg », et cette morne pelouse qui chiffonne le nouveau propriétaire tout droit débarqué d’une grande agglomération, et qui veut renouer avec le monde végétal.
Le pari de l’abondance biologique
Avec cette bd qui agit sur le lecteur comme une journée passée au grand air, Simon illustre la preuve que chacun, toi, moi, nous autres humains pouvons métamorphoser notre environnement immédiat et générer une ample biodiversité. C’est le pari tenté par l’auteur qui fait d’un jardin sans charme le berceau d’une multitude d’espèces : l’oasis est née.
Tout a débuté quand Simon, attablé un matin devant son petit-déjeuner, entend Nicolas Hulot expliciter sa démission du gouvernement en 2018, alertant sur l’état préoccupant de la biodiversité. Alors, Simon a décidé de prendre les choses en main. Acheter une maison à la campagne, avec jardin. Et jardiner à sa façon. En laissant de la place, de la liberté. Objectif atteint, parsemé d’enchantements (le chant du bouvreuil), au milieu de la profusion végétale de quantités d’insectes et d’oiseaux. Il n’est donc point étonnant de découvrir la signature de Gilles Clément en préface, apôtre des délaissés et autres tiers-espaces, vecteurs d’une salutaire abondance biologique.
Bonheurs et malheurs
Par le choix d’un crayon épais, Simon obtient un grain pétri de vie, de familiarité, «vibrant» selon le dessinateur. Représenter la nature n’est pas chose aisée quand il s’agit d’être précis et de laisser distinguer telle variété d’arbre au cœur d’une vignette. Défi relevé. L’ouvrage se parcourt, se lit, se regarde, c’est selon, les entrées sont multiples dans cette reconversion bucolique qui combine exploration de la vie et en contrepoint, le constat des malheurs écologiques les plus divers : jardins attenants désherbés et au cordeau, comportements humains erratiques dans la gestion de leurs déchets (pauvre rivière….)
Bref, Simon lance une invitation à venir parcourir son jardin, quelque part entre Saumur et Tours, dans la Vallée des Rois, sacrée respiration en ces périodes de confinement et de repli.
La présentation de l’éditeur
https://www.dargaud.com/bd/loasis-bda5343490
Reportage de France 3 dans le jardin de l’oasien
