Reporters sans frontières publie son nouvel album avec cent photos de Man Ray pour défendre la liberté de la presse.
Dans son éditorial, Thibaut Bruttin, directeur général de l’association, écrit, à propos du photographe : « l’homme a marqué son siècle, son œuvre rayonne bien au-delà. Man Ray : ce pseudonyme si signifiant (« Homme-Rayon ») fait partie intégrante de la création d’un des artistes les plus fertiles des temps modernes. Pionnier par sa vision, ses innovations et la profusion de ses matériaux de travail, Man Ray a fait de son art le support d’une recherche insatiable du neuf. Les visages, les corps et les objets qui composent cet album ne peuvent laisser indifférents ».
Les photographies présentes dans cet opus ne laissent effectivement pas indifférents.
A côté des clichés mondialement connus comme Les Larmes, Noire et Blanche et Le Violon d’Ingres, on découvre (ou redécouvre) avec un immense plaisir ses nombreux portraits de muses (Kiki de Montparnasse, Lee Miller), les photographies de ses amis dadaïstes et surréalistes ou encore ses photogrammes (les rayographes).
L’association publie, comme à l’accoutumée, son bilan de la situation de la liberté de la presse dans le monde, pour le moins accablant. Au premier décembre 2024, 95 journalistes étaient portés disparus et 55 étaient retenus en otage. Autre chiffre tout aussi épouvantable : 54 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur fonction en 2024.
Une magnifique occasion de plonger dans l’univers d’un artiste génial qui n’hésitait pas à déclarer qu’il « détestait la photographie » !