Publié pour la première fois sous la forme d’un album en 1936, Le Lotus Bleu est l’un des albums les plus appréciés des aventures de Tintin. Cette nouvelle édition présente une légère adaptation des couleurs permettant de souligner le dynamisme et l’esthétisme des scènes nocturnes. Le contraste des vignettes les sombres se parent désormais d’un joli dégradé de bleu. C’est également visible sur la couverture qui est une reproduction de la vignette 24 où Tintin rend visite au mystérieux Tai Pin Lou.
L’histoire débute à Delhi. Le maharadjah de Rawhajpoutalah présente le fakir Cipaçalouvishni au jeune Tintin. Après une démonstration de sa résistance aux tessons de verre, aux lames de couteaux et des pointes, le fakir observe les lignes de la main de Tintin. Son avenir semble noir. C’est alors qu’un asiatique sur le point de rencontrer Tintin est touché par une fléchette et devient fou. Il se trame des choses bizarres en Chine. Tintin décide alors de prendre le bateau pour Shanghai.
Le japonais Mitsuhirato est à l’origine de l’invitation. Son plan est simple : faire venir Tintin en Chine et lui faire perdre du temps durant la traversée de l’Océan Indien et la remontée vers le littoral chinois. Contraint de retourner en Inde, Tintin est victime d’une tentative d’enlèvement et d’une tentative de meurtre. Qui peut bien lui en vouloir autant ?
Un érudit chinois âgé, Wang Jen-Ghié, a chargé son fils Didi de veiller sur Tintin. Malheureusement, Didi est devenu fou à la suite d’une fléchette similaire à celle ayant touché l’émissaire chinois de Mitsuhirato. A la tête de l’association des « fils du dragon », l’objectif de Rawhajpoutalah est de lutter contre le trafic d’opium. Mitsuhirato est un agent du renseignement japonais impliqué dans ce trafic. Il échange avec ses complices par TSF. Tintin dispose de quoi écouter et retranscrire les messages échangés. Un rendez-vous est alors fixé dans l’une des fumeries d’opium les plus courues de la Shanghai : « ce soir, dix heures, lotus bleu ».
Aidé par Tchang, le père Edouard Neut et le Père Lou (Lou Tseng-Tsiang), Hergé s’est appuyé sur une imposante bibliographie et les retours de terrain. Son ami Tchang l’a notamment aidé pour les inscriptions en langue chinois que l’on retrouve dans les rues de nombreuses vignettes.
Dans cet album, les Occidentaux sont présentés comme étant sournois alors que les Chinois sont dignes de confiance. Les Japonais sont par contre particulièrement critiqués à l’histoire de Mitsuhirato, ce qui vaudrait à Casterman de recevoir une lettre de protestation de la part de l’ambassade du Japon à Bruxelles.
Une nouvelle édition digne du chef d’oeuvre d’Hergé à lire et à relire en compagnie de la biographie de Tchang.
Les enseignants pourront conseiller à leurs élèves de lire les planches consacrées à l’incident de Moukden ou au départ du Japon de la Société des Nations dans le cadre du programme d’histoire en troisième, du tronc commun de terminale et de la spécialité HGGSP en terminale (« faire la guerre, faire la paix »).
Pour aller plus loin :
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