Hélène Delalex réalise une biographie de Marie-Antoinette en s’appuyant sur des documents renouvelés, essentiellement issus de la Bibliothèque nationale de France. Elle veut rétablir la véritable personnalité de la reine au lieu de laisser la légende s’établir en France et dans le monde. Elle replace l’ancienne reine de France dans le contexte d’une société qui se transforme avec les Lumières et dévoile les relations qu’elle entretient avec le roi son mari, la cour, le pouvoir, l’opinion ainsi que l’administration des Bâtiments en raison des (nombreux) changements qu’elle voulait effectuer à Versailles.
L’auteure
Hélène Delalex est conservatrice du patrimoine Mobilier et Objets d’art au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, en charge des appartements intérieurs de Marie-Antoinette. Elle enseigne également l’histoire de l’art en classe préparatoire aux concours du patrimoine de Sorbonne Université.
L’esthétique du livre
Dans un premier temps, cet ouvrage est d’une belle qualité visuelle. Les couleurs choisies sont douces (pastels) à l’image des goûts de la reine, la couverture est rigide et de nombreuses illustrations en couleurs sont présentes dans l’ensemble du livre. C’est assez rare pour être souligné !
Le contenu du livre
Malgré une quantité impressionnante de biographies sur Marie-Antoinette, celle-ci sort du lot. Les archives variées utilisées, parfois inédites, nous plongent dans le quotidien de la femme et souveraine. Le but est de montrer un portrait fidèle de la reine, sur les lieux dans lesquels elle a vécu durant sa jeunesse et à l’âge adulte ; au moment de l’apogée du règne et à son déclin.
L’innovation est d’utiliser de nombreux témoignages pour parler de la reine mais également de découvrir la reine en parlant d’elle-même et de son quotidien à travers sa correspondance. L’ouvrage est riche en iconographie : dessins, gravures, tableaux, lettres, photographies, affiches… Il ne s’agit pas seulement de documents sur la reine, il y a de nombreux documents réalisés par ses proches, amis, dames de compagnie, etc ; de quoi apporter un regard extérieur à la reine, avoir conscience de l’univers dans lequel elle évolue et surtout un contexte à comprendre tout au long de sa vie.
J’ai choisi de parler de deux faits qui m’ont interpellée, sur l’ensemble de ce gros livre il a fallu choisir :
– « L’impossible portrait » : aucun artiste ne réussissait à saisir les traits de la souveraine, elle essayait donc d’en trouver un qui puisse réaliser un portrait fidèle et ressemblant qu’elle pourrait envoyer à sa famille. Sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, voulait orner une pièce des portraits sur pieds de ses enfants mais il manquait celui de sa chère fille ayant fait le plus beau mariage de sa descendance. Finalement, ce sera non pas un artiste mais une artiste, Elisabeth Vigée-Lebrun qui réussi à capter les traits de Marie-Antoinette et dégager des émotions dans ses tableaux. La reine se lie d’amitié avec elle et la garda comme peintre officielle.
– « Une reine toujours critiquée » : à nouveau, nous allons parler portraits. La reine ayant été critiquée pour ses dépenses, décida de se faire représenter simplement avec une robe en mousseline. Cependant elle fut jugée trop simple et indécente pour une reine car elle ressemblait à une chemise de nuit ! On l’accusa de vouloir causer la faillite des ateliers de Lyon au profit des anglais. Elisabeth Vigée-Lebrun l’a représenta alors en hate avec une robe de soie bleue et une rose à la main, ce tableau s’appelle « Marie-Antoinette à la rose« .
Si vous souhaitez en découvrir plus sur la reine, c’est la biographie qu’il vous faut. Il ne s’agit pas seulement d’une biographie, vous pourrez également comprendre la société dans laquelle elle vécut.