Cette collection en cinq titres tome I : Cosme l’Ancien – De la boue au marbre, tome II : Laurent le Magnifique – De père en fils, tome III : Jules – De l’or à la croix, tome IV : Des miettes au festin, tome V : Du baiser au poignard. accompagne la famille des Médicis sur deux siècles : des origines avec Cosme l’Ancien (1389-1464) jusqu’à Cosme Ier (1519-1574) et sa fille Isabelle (1542-1576). Le scénariste Olivier Peru, plutôt habitué à la science-fiction (Elfes, Androïdes, Assassin), s’essaie ici à la bande dessinée historique avec cette pentalogie. Par contre, chaque tome a son propre dessinateur. Pour les tomes I et II, ce sont respectivement Giovanni Lorusso et Eduard Torrents qui ont réalisé les dessins.

Les premières pages de la BD font entrer le lecteur dans le contexte florentin à l’aube du XVe siècle : une famille de banquiers florentins ambitieux (aussi bien le père que le fils) en conflit latent avec les autres familles de Florence (les Albizzi notamment). Dans ce premier album, on suit progressivement la mise en place d’un véritable État médicéen à Florence par Cosme — ce dernier restant dans l’ombre du pouvoir. L’album fait ressortir également un Cosme passionné de culture antique — l’histoire commence avec le retour du jeune Médicis à Florence, après un voyage sur les routes d’Italie à la recherche de parchemins antiques —, d’art et de science. Tout au long de l’album, il se lie d’amitié avec l’architecte Brunelleschi et le sculpteur Donatello. On notera malheureusement dans cet album, quelques erreurs de bulles p. 12 : avant-dernière vignette, p. 14 : première vignette, p. 27 : 4e vignette, p. 32 : avant-dernière vignette et p. 46 : antépénultième vignette ; une erreur de datation semble s’être également glissée p. 25 : « 1414 » pour la mort du père de Cosme, Jean de Médicis .

Le deuxième tome concerne Laurent de Médicis, petit-fils de Cosme l’Ancien. Il accède très jeune au pouvoir quelques années après la mort de son grand-père. Or, voulant profiter de cette inexpérience politique, les ennemis des Medicis se rebellent à plusieurs reprises. C’est ainsi que le début de son règne est marqué par une série de révoltes : les Nardi à Prato et celle de Volterra. Dans les deux cas, il se montre intraitable. Une grande partie de la bande dessinée raconte sa querelle avec le pape Sixte IV qui tourne à la guerre ouverte contre les États pontificaux alliés du roi de Naples. Ce conflit manque de peu de précipiter Florence vers sa ruine. Il faudra tout la ruse, l’or des banques des Médicis et la menace turque sur l’Italie pour retourner cette situation désespérée. À la différence de ses aïeuls, Laurent de Médicis opte pour une mainmise sur Florence en pleine lumière : lorsqu’il rend la justice ou en paradant comme un prince dans les rues de Florence. L’allusion au mécénat est prégnante dans l’album, on y croise Botticelli, de Vinci et Michel-Ange.

L’élève de Seconde trouvera dans ces deux tomes un complément agréable et judicieux aux cours du thème 4 : « Nouveaux horizons géographiques et culturels des Européens à l’époque moderne », et plus précisément celui qui concerne « Les hommes de la Renaissance ». En effet, il pourra suivre le rôle d’un célèbre mécène dans l’Italie de la Renaissance. Dans le tome I, Brunelleschi, architecte auquel Cosme a eu recours pour terminer le dôme de la cathédrale Santa-Maria-del-Fiore est un exemple du mécénat dont font preuve les Medicis mais également de l’utilisation par ces derniers de l’architecture à des fins politiques.