Reporters sans frontières a sélectionné cent clichés relatifs à la mer dans son nouvel album.
Dans son éditorial (p.5), Christophe Deloire file la métaphore maritime : « l’espace numérique ne serait-il pas plutôt une mer, ou un océan technologique, avec sa surface et ses grands fonds, ses petits poissons et ses requins ? On peut s’y baigner , et aussi s’y noyer. On y surfe sur les vagues de la curiosité et de l’intelligence, ou on s’y vautre dans les rouleaux du complotisme et de la haine. On y navigue avec un rafiot (compte de réseau social), un bateau de pêche (un média d’information) ou un paquebot (site marchand), et on y croise même des navires pirates (médias de propagande) ».
Après le propos liminaire du secrétaire général de Reporters sans frontières, nous plongeons dans une publication de grande qualité, comme à l’accoutumée, comportant des textes de Baptiste Morizot, Catherine Chabaud, Laurent Ballesta, Line Le Gall, Claire Nouvian et Lucas Menget.
Parmi les superbes clichés présentés, on pourra citer l’extraordinaire vision du visage de Poséidon/Neptune lors d’une tempête par Mathieu Rivrin, le portait d’un lion de mer de Steller par Celia Kujala, la baignade de l’éléphant Rajan, hilare, par Jody MacDonald, la vision cauchemardesque d’une opération de « séchage de têtes de requins » en Mauritanie par George Steinmetz ou encore la baleine de Sebastiao Salgado prise dans la péninsule Valdès en Argentine.
L’association dresse, comme de coutume, le bilan pour le moins inquiétant de la liberté de la presse dans le monde en pages 128-129.
Des portraits sont consacrés aux « prédateurs de la liberté de la presse », une page complète est dédiée dans ce cadre au dirigeant du Cambodge Hun Sen, ainsi qu’aux « défenseurs de la liberté de la presse » avec des focus sur le Studio Kalangou au Niger, initiative qui vise à soutenir le pluralisme de l’information dans ce pays, et des portraits de Mohamed al-Mutheeb, journaliste emprisonné et torturé en Syrie, Juan Lorenzo Holmann Chamorro, ancien directeur du quotidien La Prensa, expulsé et privé de sa nationalité après un emprisonnement par le régime de Daniel Ortega au Nicaragua et de Sebastian Lai (exilé à Taïwan), fils de Jimmy Lai qui a été le fondateur du quotidien Apple Daily à Hong Kong et qui est aujourd’hui emprisonné par le régime chinois.
Grégoire Masson
Dossier de presse de ce numéro : ICI