Structuré autour d’une frontière ayant peu évolué au cours des âges, l’espace urbain Lille-Kortrijk (Courtrai)-Tournai présente des bassins de vie communs prétextes à la coopération transfrontalière. C’est une brève histoire et une caractérisation de cette Eurométropole à cheval sur la France, la Wallonie et la Flandre que relate ce petit opus rédigé par Bénédicte Grosjean (ingénieur-architecte) et Simon Jodogne (chargé de gouvernance territoriale), résultat des recherches-actions menées dans le cadre de la plateforme POPSU (Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines).

L’urbanisation post période textile continue et les mobilités transfrontalières sont vues comme une chance de développement économique côté français. Côté belge, les perceptions sont initialement différentes : la Wallonie, sans réelle métropole, voit ça d’un bon œil alors que la Flandre concevait son armature urbaine « à l’interne » sans forcément de recours au voisin français. Malgré tout, les intercommunales belges ont intérêt au transfrontalier.

La frontière est très « intimiste » comme le disait Pierre Mauroy, intégrée dans le paysage et c’est un fort atout. Pourtant, l’ouverture des frontières en 1992 a paradoxalement réduit certains échanges à échelle locale parce que cette étape a « lissé » les différences entre les deux pays alors que c’est précisément les différences qui suscitent les flux et les échanges. La pandémie de COVID a mis un coup de frein en la matière alors même que nombre de Français vivent en Belgique frontalière (Comines, Mouscron).

Des problèmes sont relevés sur les dépôts sauvages d’ordure, les traversées de poids lourds, le besoin de rationaliser les interventions des secours et de la police. Il faut planifier.

Un focus sur la question de l’eau dans le contexte du dérèglement climatique et de raréfaction de la ressource est apporté, l’écoulement se faisant surtout vers la Belgique. Une piste serait la reconnaissance de la personnalité juridique d’éléments naturels comme cela s’est vu faire pour la Loire.

Ce qu’il faut en définitive, et c’est une grande partie des développements contenus dans ces pages, ce sont des cadres, des calendriers et des objectifs communs…pas si faciles à mettre en place !

Une petite synthèse intéressante sur le sujet au sein d’une collection toujours plus étoffée. Quelques beaux documents couleur agrémentent idéalement le texte malgré le petit format de l’ouvrage.