Un habitant de la Terre sur sept est un migrant. Cette réalité donne lieu à nombre de travaux mais aussi de représentations. Ce petit livre militant souhaite présenter le point de vue du Sud.

François Gemenne, chercheur de l’Université de Liège introduit l’ouvrage en rappelant quelques réalités géographiques, économiques du phénomène migratoire et les évolutions récentes qu’il s’agit d’opposer aux idées reçues et aux discours politiques sur l’immigration. L’objectif est de donner la parole aux chercheurs du Sud sur les phénomènes qui concernent les populations aux quelles ils appartiennent.

Alehandro Grimson Anthropologue à l’université de Brasilia : 12 idées reçus sur les migrations et El Mouhoud Mouhoud Professeur d’économie – Paris Dauphine: Migrations internationales et paradoxes politiques proposent en deux articles une analyse transversale où est rappelé que les migrations sont avant tout un phénomène interne aux États que ce soit l’exode rural ou les déplacements liés aux catastrophes naturelles, aux situations de conflit. Sont abordées la question de la liberté de circulation et le poids de l’expatriation des personnes qualifiées.

Amérique latine

Tanja Bastia Professeure – Université de Manchester analyse la place des femmes dans les migrations boliviennes et rejette l’idée d’une possibilité émancipatrice.
Neide Lopes Patarra Géographe brésilienne s’interroge sur le cas du Brésil. Ce pays est-il une terre d’immigration? Après une période de départ des Brésiliens l’essor économique récent attire à nouveau, le gouvernement définit une nouvelle politique migratoire. L’auteur analyse le cas particulier des Haïtiens.
Victor Züniga et Maria Vivas-Romero Université de Monterrey, Méxique traitent des conséquences de la migration vers des USA sur l’éducation des enfants dans leur pays : déracinement, ruptures familiales, parcours scolaires interrompus.

Asie

Pun Ngai et Lu Huilin respectivement Universités de Hong Kong et Pékin montre comment le développement des constructions a été possible grâce à une sous-traitance généralisée et à une exploitation des travailleurs migrants venus des campagnes et victimes d’un climat de violence.
Ram B. Bhagat Démographe à l’université de Mumbaï et Gavin W. Jones Université de Singapour étudient les évolutions démographiques du fait de la migration dans la métropole en plein essor qu’est Mumbaï. On assiste à un déplacement du cœur de la ville vers la périphérie et aussi à des migrations inter-régionales avec l’essor du secteur informel. Chômage et bidonvilles demeurent les traits marquant de la métropole.
Selon Rezwan Siddiqui Géographe de l’Université de Dacca la dégradation de l’environnement joue un rôle majeur dans les déplacements de population : provisoire ou définitive, volontaire ou forcée la migration semble une stratégie d’adaptation. Toutefois les déterminants socio-économiques restent importants dans le choix du départ.

Afrique

José Mvuezolo Bazonzi Politologue de l’Université de Kinshasa s’interroge sur la contribution des diasporas au développement de l’Afrique centrale. Comme ailleurs en Afrique la migration, notamment vers l’Europe, génère d’importants flux financiers mais aussi des transferts de compétences qui n’ont pourtant pas permis de tarir les flux humains. L’auteur évoque l’émergence de diasporas Sud-Sud. Il prône une réelle politique de gestion des ressources des diasporas pour un réel développement.
Ali Tandian Sociologue à l’Université de St Louis, Sénégal aborde le rôle des pressions environnementales dans le choix de la migration vers la ville ou l’étranger comme stratégie d’adaptation au Sénégal: migrations saisonnières, féminines. Il analyse les effets de la migration sur la sécurité alimentaire des familles et la promotion de l’entreprenariat local.