La panthéonisation de Missak Manouchian et de sa compagne Mélinée donne lieu à des sorties d’ouvrages scientifique ou de vulgarisation en lien avec le héros de la Résistance.

Le très beau roman graphique de Didier Daeninckx, Mako et Dominique Osuch s’inscrit avec bonheur dans cette série.

Dans les prolégomènes qu’il a rédigés pour l’album, Jean-Pierre Sakoun Président du comité pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon écrit que « Missak nous enseigne que l’on peut être un patriote universel, que l’on peut être un internationaliste patriote, amoureux de la France et de l’Arménie, et qu’il n’est de fanatisme que de l’essentialisation. L’universel, c’est cela, défendre sous toutes ses facettes et à travers toutes ses singularités l’humanité toute entière, en choisissant le combat qui mérite qu’on lui sacrifie sa vie, le combat pour la liberté ».

Les auteurs de la bande dessinée n’ont pas choisi de retracer l’ensemble de la vie de Missak Manouchian mais d’offrir au lecteur une série de focus sur des moments de son existence : l’horreur du génocide arménien au cours duquel il perd son père et sa mère, le départ vers la France avec son frère muni d’un passeport Nansen pour « devenir poète à Paris », la chaîne chez Citroën, les cours à la Sorbonne et le poème publié par Archag Tchobanian ou encore la pose comme modèle à l’Académie Julian.

Les violences du 06 février 1934 constituent chez lui une onde de choc et lui font ressentir un désir d’engagement.

Le PCF lui confie la direction du journal Zangou, organe de presse du Comité de secours pour l’Arménie (HOC), lieu où, par ailleurs, il rencontre sa future compagne.

A la suite du pacte germano-soviétique, il se retrouve en prison à la Santé. Il en sort au bout de quelques semaines.

Son action dans la Résistance est ensuite évoquée, avec son affectation au sein des FTP-MOI puis comme commissaire militaire avec plus d’une centaine de combattants sous ses ordres. Parmi les faits de résistance mentionnés, on compte l’élimination du colonel SS Julius Ritter, responsable du STO pour la France occupée.

Traqué par la police française, Missak Manouchian et d’autres résistants sont raflés le 16 novembre 1943 et, le 21 février 1944, il est fusillé ainsi que vingt-et-un membres de son groupe dans la clairière du Mont-Valérien.

Un excellent dossier, intitulé « Les étrangers dans la Résistance » et réalisé par Denis Peschanski, accompagne cette belle bande dessinée qui devrait trouver un large public et pourra, sans aucun problème, être utilisée avec profit dans une séquence consacrée à la Seconde Guerre mondiale.