A la découverte de la planète rouge

Après la parution de « Missions sur la Lune » par Rod Pyle l’année dernière, Glénat poursuit la publication de livres dédiés à la conquête de l’espace. Ce nouvel opus s’intéresse aux différentes missions d’explorations et de reconnaissance de Mars.

En collaboration avec le journal Le Monde, ce livre a été écrit par Alessandro Mortarino et publié par la Libreria Geografica (Novara) en 2019. La traduction depuis l’italien est l’oeuvre de Sylvie Salzmann.

Le livre est préfacé par Hubert Reeves qui rappelle que la planète rouge fascine. Les sondes envoyées depuis la Terre se sont multipliées depuis la seconde moitié du XXe siècle. L’un des facteurs étaient de confirmer ou d’infirmer la présence d’eau, permettant éventuellement la vie sur Mars. Il termine par les projets de voyages habités à destination de Mars. Partir, oui, mais comment revenir ? L’agriculture hydroponique est une solution avancée à la fin de l’ouvrage.

Mars : de l’observation à l’exploration

L’ouvrage s’organise en 5 grandes parties. La première s’intéresse à la place de Mars dans les observations astronomiques depuis les premières observations réalisées en Egypte au IIe millénaire avant Jésus-Christ. Nommée Rê-Horakhty (« l’Horus de l’horizon ») par les Egyptiens, la planète rouge est également visible dans une collection de tablettes cunéiformes de la ville de Ninive en Mésopotamie. Indiens, Perses, Grecs puis Romains observent la planète, qui prend peu à peu le nom de Mars.

Les observations reprennent à partir du XVIe siècle sous l’impulsion de Nicolas Copernic (1473-1543), du danois Tycho Brahe (1546-1601), de son disciple allemand Johannes Kepler (1571-1630) puis de Cassini et Galilée. Diverses hypothèses sont mises en avant au XIXe siècle, notamment sur la présence ou non de canaux (réfutée par le Grec Eugenios Antoniadis au début du XXe siècle). Les progrès techniques permettent d’accroître les capacités d’observation et d’éliminer les hypothèses les plus farfelues.

La planète Mars est présentée grâce à de nombreux schémas et dessins techniques que pourront mobiliser les enseignants de SVT dans une séance de géologie. La seconde partie permet de comprendre l’origine et la composition du sol martien. La carte géologique de la double page 26-27 permet de découvrir l’hespérien, l’amazonien, le noachien, qu’il soit récent, tardif ou moyen. L’eau, le sol, les glaces, le volcanisme, l’atmosphère mais aussi le manteau et le noyau sont présentés de façon relativement simple pour un sujet aussi technique. Une habile infographie compare la composition de l’atmosphère martien (96% de gaz carbonique, 2% d’argon, 2,6% d’azote). avec celui de la Terre.

La partie centrale de l’ouvrage décrit en détail les différentes missions d’explorations depuis le lancement de la première sonde soviétique en 1962 jusqu’à Persévérance (2020) en passant par Curiosity. Les photographies des paysages martiens et les annotations techniques sur les différents engins sont précieux pour se rendre compte des contraintes inhérentes à ce type de missions. A la toute fin de l’ouvrage, la double-page 150-151 sera utile aux enseignants désirant mobiliser les exemples des programmes spatiaux (et martiens) de l’Inde, de la Chine et des Emirats Arabes Unis pour traiter de la connaissance ou du soft power. A ce titre, Emirates Mars Mission est une mission émanant de l’UAE Space Agency, dont les fusées sont tirées depuis la base japonaise de Tanegashima.

Source : Missions sur Mars, Alessandro Mortarino, Glénat, 2020, pages 114-115

Ce livre permettra aux élèves de collège et de lycée de trouver des informations fiables et des illustrations de qualité afin de réaliser un exposé en histoire-géographie (tronc commun et spécialité au lycée), sciences de la vie et de la Terre ou en physique-chimie. Il prolongera habilement les images aperçues lors de l’arrivée de la sonde Persévérance sur la planète rouge. Un très léger bémol est à émettre vis-à-vis du choix du papier noir brillant qui a tendance à laisser des empreintes très rapidement et de façon visible lors de la lecture.

Ce livre peut être mobilisé de plusieurs façons pour la construction d’un cours de terminale HGGSP pour le thème sur la conquête de nouveaux espaces. Il peut permettre de traiter trois jalons :

  • Le jalon portant sur « les enjeux géopolitiques d’une conquête : la course à l’espace des années 1950 à l’arrivée de nouveaux acteurs » dans le premier axe (« conquêtes, affirmations de puissance et rivalités »),
  • Le jalon « coopérer pour développer la recherche : la station spatiale internationale » dans le second axe (« enjeux diplomatiques et coopérations »)
  • Les deux jalons de l’objet conclusif sur la Chine (« à la conquête de l’espace, des mers et des océans »).

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes