Album pour très jeunes enfants en gros carton, grand format, facile à manipuler, plein de petits dessins propices à un dialogue avec l’adulte. Des illustrations simples, lisibles et légendées, des textes courts sur les onze doubles pages de l’album. La couverture donne une bonne image du contenu.

Chaque double page est consacrée à tantôt un pays : Japon, Chine, Inde, Indonésie, Russie, États-Unis tantôt un continent : Europe ou une portion de continent Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, Amérique du Sud. Deux enfants : un garçon, une fille dont les prénoms renvoient à l’univers décrit invite à une découverte des aliments, des habitations, des animaux, des particularités culturelles de leur pays ou continent mais pas de paysages.

Bien que s’adressant à un très jeune public on ne peut que regretter l’absence de carte pour situer les les contrées traversées d’autant qu’elles se succèdent sans suivre ce qui pourrait être l’itinéraire d’un tour du monde, on passe par exemple de l’Indonésie à l’Afrique du Nord puis à l’Amérique du Sud avant d’aller en Afrique de l’Ouest ; de même la dernière double page consacrée au Grand nord semble bien peu localisable.

On regrettera aussi une vision souvent stéréotypée, passéiste des espaces ainsi proposés à la découverte : Si au pays de Kamik il y a une motoneige il habite un igloo, les États-Unis sont le pays du pétrole, des cow-boys et des cupcakes, l’Afrique est plus proche de celle de Kirikou que de la réalité d’aujourd’hui malgré le taxi-brousse. Il y a un bien un élément moderne à chaque double page mais qui sera parfois difficile à expliquer pour l’adulte accompagnateur de la lecture comme les tiffins en Inde (malgré la parenthèse) et quelques approximations : la cosse de cacao pour la cabosse.

Réaliser un imagier pour de très jeunes enfants sans tomber dans les clichés est j’en conviens un exercice difficile.