« La Première Guerre mondiale en fut le socle et la Seconde Guerre mondiale en fut le principal résultat : le fascisme ne considérait pas d’instance de jugement supérieure à celle de la guerre et le verdict des armes se fit pourtant à ses dépends ». C’est par cette citation d’Ernst Nolte que s’ouvre ce gros volume richement illustré.

Divisé en trois grandes parties (L’Epiphanie, 1919-1932 ; L’Apogée, 1933-1940 et l’Apocalypse, 1941-1946), l’ouvrage de Jean-Christophe Buisson se consulte comme un almanach du totalitarisme. Jour après jour, quasiment heure par heure, on suit les ascensions parallèles du fascisme italien et du nazisme allemand. Des encarts mettent en lumière certaines figures : les tenants des partis, bien sûr, mais aussi l’industriel Henry Ford, Mary Elisabeth Tylor (refondatrice du Ku Klux Klan aux Etats-Unis), Adrien Arcand (chef du parti fasciste canadien), le nationaliste croate Ante Pavelic ou encore Konstantin Vladimirovitch Rodzaevski (fondateur d’un mouvement fasciste russe proche du Japon).

Il n’y a pas lieu ici de « raconter » les faits, qui sont connus de tous, et les points communs des régimes totalitaires ont fait l’objet de nombreux ouvrages. L’intérêt réside principalement dans la richesse iconographique, bien que de nombreux documents identiques émaillent les pages des manuels scolaires. Le format presque carré, à couverture souple, la facilité de consultation et les notices des événements (courtes et agréables à lire) sont autant d’atouts pour ce beau volume, qui sera utile aux lycéens de l’enseignement de tronc commun comme aux amateurs d’histoire du XXe siècle.

Jean-Christophe Buisson est journaliste et écrivain, directeur adjoint du Figaro Magazine, il a écrit plusieurs ouvrages historiques, dont « 1917, l’année qui a changé le monde » (Perrin, 2016) et Le siècle rouge – Les mondes communistes 1919 – 1989 (Perrin, 2019).

.