Dans ce livre en format à l’italienne, on découvre le parcours d’une famille d’horlogers. David Gagnebin a eu envie de mieux connaitre ses ancêtres et il a confié cette mission à Rossella Baldi. Ce livre est focalisé sur le XVIIIème siècle mais il pourrait continuer au siècle suivant. Les liens entre la famille Gagnebin et l’horlogerie sont anciens. Au-delà d’une collection de biographies, c’est donc l’histoire horlogère qu’on va lire. Il offre des reproductions de qualité très agréables à découvrir.

 

L’autrice

Historienne de l’art de formation, Rossella Baldi s’occupe d’histoire des sciences et des techniques depuis plusieurs années. Ancienne directrice de l’Institut l’Homme et le Temps du Musée international d’horlogerie, elle est actuellement collaboratrice scientifique à l’Université de Neuchâtel et travaille parallèlement comme historienne indépendante.

 

L’ancêtre Daniel Gagnebin 1697-1735

Il est maître d’apprentissage de l’ancien d’Eglise Abraham Favre. Il s’installe chez Favre afin de lui montrer tout ce qui dépend de l’horlogerie. Ce contrat renverse les procédés de transmission du savoir-faire horloger les plus répandus à l’époque qui voient l’apprenti vivre chez son maitre. Daniel serait devenu un important négociant d’horlogerie actif notamment dans le secteur de la montre. Cependant, on n’a aucune certitude au contraire de son fils.

 

Daniel Gagnebin 1726-1802 : une carrière dans le négoce

Dans le secteur de la montre, les ateliers Gagnebin semblent avoir bénéficié d’une renommée avérée. On note des liens entre lui et l’industrie de la montre locloise alors en pleine expansion. Il a une certaine importance car il est consulté par le gouvernement de Neuchatel pour donner son avis.

 

Le physicien et collectionneur 1709-1781

C’est encore d’un dénommé Daniel qui s’agit. Il est en réalité issu d’un autre cercle familial. Il fut l’inventeur d’instruments pour l’inoculation.

 

Graver pour Marie-Antoinette : Simon-Pierre Gagnebin 1741-1786

Il avait une disposition certaine pour le dessin et il collabora aux travaux botaniques de son père. Ensuite, il devint graveur. Cependant, les œuvres de graveur sont difficiles à identifier car leurs créateurs ne les signent pas.

 

L’horloger franc-maçon : Frédéric-Guillaume Gagnebin

Il eut un destin plus horloger que celui de son frère ainé. Il termina sa carrière comme directeur des postes à Saint-Imier avant de mourir en 1810.

 

Les autres Gagnebin

Faute de sources, l’autrice ne peut qu’amorcer leur silhouette en attendant que les recherches permettent de mieux définir les contours de leur existence. Parmi elles, Marie-Elisabeth mérite une attention particulière. Elle a été initiée au savoir-faire horloger.

 

Des documents en annexe

L’ouvrage propose enfin un certain nombre de documents commentés comme le marché entre le sieur Abraham Favre ancien d’église et Daniel Gagnebin, maître orloger selon l’orthographe de l’époque. Un rapide commentaire permet de bien appréhender l’archive proposée. On peut mentionner aussi une lettre de Daniel Gagnebin à la Société Typographique de Neuchâtel en 1770. Le septième et dernier document est une lettre d’apprentissage de 1764.

 

Cet ouvrage, autour d’une famille, permet effectivement d’aborder autrement la question de l’horlogerie.