Paysage, fenêtre sur la nature, présente, de manière synthétique, l’essentiel de l’exposition qui a lieu actuellement au Louvre-Lens et ce jusqu’au 29 juillet.
L’opuscule s’articule autour de six grand thèmes intitulés respectivement « à l’origine des mondes », « les ornements de la nature », « la grande confrontation », « au rythme de la nature », « un regard théâtral » et « réinventer la nature : dépasser le réalisme ».
À l’origine des mondes
La première partie s’attache à présenter quelques représentations de mythes et récits cosmogoniques avec l’évocation de l’Égypte antique et celle de la création du monde selon la tradition chrétienne (toiles d’Isaak van Oosten et de Félix-Hippolyte Lanoüe).
Les « ornements de la nature »
La seconde partie s’interroge sur le processus de création du paysage par l’artiste. Il est ainsi précisé que l’artiste, avant d’élaborer son paysage, « s’entraîne à reproduire les « ornements de la nature » : arbres, rochers, ciels et eaux. Il peut le faire d’après les œuvres de maîtres qui l’ont précédé, mais également « sur le motif », c’est à dire en plein air (p.8) ». Des œuvres de Paul Flandrin (« Étude de rochers »), Utagawa Hiroshige (« Série des lieux célèbres des soixante et autres provinces : les Collines d’Inaba ») ou encore Pierre-Henri de Valenciennes (« Étude de ciel au Quirinal ») figurent ainsi dans ce deuxième volet.
Grammaire du paysage
La troisième partie s’intéresse à la « grammaire du paysage » qui diffère, bien évidemment, selon les lieux et les époques. Avec l’invention du tube de peinture en 1841, l’artiste connaît une liberté nouvelle et peut, s’il le désire, peindre intégralement en extérieur. On peut, dans ce registre, citer les œuvres d’Achille-Etna Michallon (« Vue du Colisée à Rome ») ou de Frederic Edwin Church (« Tropical Landscape »).
Au rythme de la nature
La quatrième partie s’intéresse au « temps » et aux séries que peuvent réaliser les artistes avec les chefs d’œuvres, une fois encore, d’Utagawa Hiroshige (« Kambara, nuit par temps de neige ; Les cinquante-trois relais du Tôkaidô (16e vue) ») ou encore l’artiste Louise Joséphine Sarazin de Belmont et ses variations autour du forum romain.
Art théatrale
La cinquième partie propose un focus sur le paysage comme « art théâtral » avec, à titre d’ exemple, les décors d’opéra d’Auguste Caron et de Pierre Luc Charles Cicéri mais également le « paysage idéal » de Nicolas Poussin (« Moïse sauvé des eaux ») ou encore la représentation d’une geste guerrière chez Pierre Luc Charles Cicéri (« Attaque de Vienne dans la nuit du 11 au 12 mai 1809 »).
Dépasser le réalisme
La dernière partie évoque le « dépassement de la réalité » ; « le paysage n’est plus seulement un morceau de réel découpé dans le visible, ni un petit théâtre dans lequel se raconte une histoire. Totalement intériorisé, c’est une création issue de la sensibilité de l’artiste et de son intellect (p.40) ».
Les œuvres de Vassily Kandinsky ( série des lithographies « Kleine Welten ») ou de Georgia O’keeffe (« Red, Yellow and Black Streak ») illustrent, entre autres, cette dernière rubrique.
Le musée du Louvre-Lens a édité un dossier pédagogique de bonne facture à destination des premier et second degrés et le petit catalogue Paysage pourra être mis à contribution autant dans le cadre de séquences d’Histoire que de Géographie.
Grégoire Masson