« C’est d’abord un livre de photos »Interview des auteurs à Radio Canada comme le disent les auteurs, le photographe Patrice Laroche et le journaliste Jean-Simon Gagné. Ils embarquent le lecteur pour un voyage à travers la ville de Québec et dans le temps.
A partir d’une soixantaine de photos anciennes du Vieux-Québec et de la Haute-Ville, ils ont cherché à retrouver les mêmes lieux aujourd’hui. Une démarche toujours intéressante ; la rephotographieLe site « une histoire en deux images » propose une série de clichés intéressants. Jean Doyon décrit cette technique : des gens partagent des photos d’hier et d’aujourd’hui pour montrer comment le temps change les choses. comme dans cet article Paris, hier et aujourd’hui.
Au-delà des images, les textes, plein de bonne humeur, restituent ces évolutions. Si la réhabilitation des quartiers industriels est perçue comme positive, l’évolution du Vieux Québec peut conduire à un brun de nostalgie.
Cette ville, dont la population a été multipliée par neuf entre 1880 et 2022, a bien sûr changé. L’apport des données historiques permet une compréhension des évolutions, remises dans leur contexte architecturale, historique.
Cet ouvrage est né de la chronique « D’hier à aujourd’hui » du journal Le Soleil, un rendez-vous depuis 2014. Au total, plus de 60 sites sont parcourus.
Les six premiers concernent les bords du Saint-Laurent en amont de la ville : les deux ponts qui relient la ville à la rive sud de Saint-Laurent : le pont de Québec, pont ferroviaire construit en 1917 et le pont Pierre-Laporte inauguré en 1970 ; le boulevard Champlain qui retrouve, après la disparition de la voie rapide, sa vocation de promenade en 2008 ; L’anse Saint-Michel et l’anse de Sillery conduisent le promeneur vers le port de Québec du côté du boulevard Champlain et l’anse au Foulon, un site industriel.
Dans la basse ville au niveau de la rue Champlain, son marché, la rue du petit Champlain, la rue Dalhousie et la Batterie royale, le quartier au bord du fleuve a perdu son caractère de quartier populaire et fait partiellement l’objet d’un projet de restauration historique. Arrivé sur le Vieux-Port, l’édifice de la Douane (1860) est le témoin de l’âge d’or du commerce du bois. La rue du quai Saint-André et la gare du Palais marque bien les évolutions : recul du chemin de fer au profit de la voiture et de la société des loisirs ( le bassin Louise et ses voiliers).
Avec le boulevard Charest, ce sont les transformations d’un quartier industriel qui sont montrées (p. 51, 69, 71) alors que la 3e Avenue et le chemin de la Canardière (p. 56-57) invite à une traversée de la rivière Saint-Charles pour atteindre le quartier de Limoilou qui dans l’immédiat après-guerre rimait avec « modernité », le paysage, ici, a peu changé.
Le parc Victoria et tout ce quartier s’est développé dans les années 1960, après assainissement et déplacement de la rivière Saint-Charles, une zone où la voiture est reine.
Le lecteur quitte ensuite la ville basse avec la côte d’Abraham (p. 84-85) qui permet une évocation du régiment des Zouaves pontificaux. Après le quartier Saint-Jean-Baptiste, le visiteur atteint la colline Parlementaire et la fontaine de Tourny (p. 100). C’est à la page 109 que la transformation du quartier, avec ses constructions en hauteur, est la plus visible.
Par la rue Saint-Louis (p. 116) on revient vers la ville haute du Vieux Québec et des lieux emblématiques du Château Frontenac à la terrasse Dufferin, de la rue Sainte-Anne et la place d’Armes à la place D’Youville.
Les auteurs rapportent le sort étrange de la statue de Wolfe (p. 144-145), installée dans la niche de la façade d’une boucherie sur l’actuelle côte du Palais. Contestée par les francophones, louée par les anglophones, elle voyage jusqu’aux Bermudes avant de retrouver sa place en 1847 avant de finir ses aventures dans la bibliothèque du Morrin Centre.
Voilà un ouvrage à mettre dans sa valise si on a l’occasion d’aller à Québec, un bon guide de visite de la ville.