L’ouvrage n’est pas une parution de l’année, puisqu’il date de 2014, mais mérite d’être référencé.
Alain Cambier, professeur en classes préparatoires, offre une réflexion philosophique stimulante sur ce qu’est une ville. Dans un premier temps, il définit la ville comme une « patrie artificielle », à la fois « espace de liberté », de « refuge », de culture, giron de l’émancipation de l’homme parce que reposant sur une « u-topie », celle de l’autonomie politique et économique dans un environnement totalement pensé et aménagé par et pour l’homme. Puis, Alain Cambat montre les difficultés à habiter cet espace qui peut devenir aliénant à cause de son gigantisme, de ses habitats abandonnés, du manque de coopération entre les citoyens. La ville n’est pas que le déploiement d’une activité économique et sociale. Alain Cambier insiste sur le fait que la ville est « fondamentalement un langage » (p. 50), un « espace de sens » et qu’elle n’est habitable parce comprise et investie. Or la « ville-monde » serait une « ville-monstre ». Alain Cambat pense la ville contemporaine comme étant en crise mais estime qu’elle offre paradoxalement la possibilité « d’une réactivation des ressources démocratiques » (p. 81).
Un ouvrage, clairement rédigé et accessible, recommandé pour celles et ceux qui travaillent sur la ville dans le cadre des programmes scolaires. Un extrait de la République de Platon, présentant la cité idéale et un extrait de Paris capitale du XIXe siècle de Walter Benjamin, commentés, complètent le volume.

Jean-Marc Goglin