Présentation de l’éditeur. « Disparu en septembre dernier, René Pétillon a travaillé jusqu’au bout sur ce recueil de dessins, de strips et de planches, inédits en album. Le portrait impitoyablement drôle de notre époque par un des tous meilleurs dessinateurs de presse et humoriste en bande dessinée que la France ait connu. Indispensable ! ».

 

Il est des moments où, entre deux paquets de copies, entre deux cours à préparer (exemples pris au hasard), il ne faut pas négliger certains plaisirs. Aussi, la publication de l’ultime album de René Pétillon tombe parfaitement bien. Dargaud a rassemblé des dessins inédits, parfois réunis en de petites bandes dessinées, très brèves, qui démontrent le talent de leur auteur à rendre compte d’une situation en deux coups de crayon et deux phrases bien sentis. Ou guère plus (j’exagère peut-être un peu…). Comme l’indique la préface, « on retrouve surtout sa détestation des nuisances graves : la finance triomphante, les arrogants et les pourris en tout genre ». Sans haine marquée, sans trait appuyé. Avec lui, on se contente de sourire et de rire, et c’est bien cela comme cela qu’on attendait ses dessins dans Le Canard, chaque semaine. Un autre exercice, complémentaire, de ses albums qui, comme ceux qui mettent en scène son calamiteux enquêteur Jack Palmer, ont directement prise avec l’actualité.

Mais assez parlé : les mots (surtout les miens) ne seront jamais à la hauteur de ses dessins (on en trouvera d’autres sur le site de Dargaud).


Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes

Rencontres improbables, p. 49 (Dargaud, tous droits réservés)