Dessiner Rome et son Empire
L’ouvrage s’attache à retracer à la fois la grande histoire de l’Empire romain mais aussi la vie quotidienne. Il mêle donc le récit chronologique, des arrêts très synthétiques sur des aspects majeurs et une approche du quotidien. Le livre est prolongé par une double page finale intitulée « Nous sommes tous un peu Romains ! ». Il s’agit là de souligner quelques éléments de l’héritage romain comme le calendrier ou les monuments. Pour se faire une idée du livre, c’est ici.
Le fil est chronologique
On trouve les principaux repères du mythe fondateur en passant par Tarquin ou la révolte de 509 avant JC qui chasse les Etrusques. A partir de la page 8, le livre aborde la République ou encore l’affrontement Rome Carthage. On croise également Marius Sylla puis César, la bataille d’Actium. Auguste n’est évidemment pas oublié et l’on a aussi quelques images qui résument les grandes familles des empereurs. Parmi les autres grands repères, 212 et Caracalla, la crise de l’empire romain à partir du III ème siècle et 410. C’est dire que l’ensemble est dense en à peine quarante pages mais il se lit avec plaisir.
Du vocabulaire
Adossé à ce fil chronologique, les auteurs envisagent de nombreux aspects de l’Empire romain sans délaisser un minimum de vocabulaire. Ainsi, au fil des pages, le jeune lecteur rencontre la cloaca maxima, la groma. L’ouvrage comprend quelques astérisques pour définir du vocabulaire comme « res publica » ou « mare nostrum ». On connaitra également les différents grades du « cursus honorum ». Il y a ce qu’il faut de vocabulaire pour ne pas s’y perdre et néanmoins apprendre quelque chose.
Circulez !
Plusieurs pages évoquent les transports avec évidemment les voies romaines. Il faut souligner ces images très parlantes qui permettent de comprendre la technique de fabrication des routes. Les auteurs précisent qu’il y avait des haltes-relais tous les 15 kilomètres environ. Ils n’oublient pas de parler des voies d’eau. On change ensuite d’échelle pour évoquer Ostie, le plus grand port de la Méditerranée, puis on part pour le grand large en allant jusqu’à Palmyre.
La vie quotidienne
Avec ses 1,2 million d’habitants, Rome est alors la ville la plus peuplée. On se promène au forum, dans les quartiers populaires avec ses rues étroites, sales et dangereuses. On déambule entre les boutiques des artisans. Si on entre dans les maisons, on mesure l’importance du père de famille Il y a des informations sur la religion romaine page 14, précisant le panthéon avec Junon, Minerve ou encore Vesta. La religion est aussi privée avec les lares et les pénates. On se rend aussi à l’école avec les tablettes de bois enduites de cire noire.
Du côté des campagnes
Dominique Joly et Emmanuel Olivier rappellent les liens entre ville et campagne et expliquent le travail agricole avec l’importance des intendants. Ils précisent aussi le rôle essentiel du blé, de l’olivier et de la vigne. Les outils sont également abordés et les auteurs rappellent que, pendant longtemps, les Romains n’ont compté que sur la force des esclaves. Ils ont su en revanche tirer parti de la force de l’eau.
Des encadrés de qualité
A plusieurs reprises, le livre propose des arrêts sur images très utiles. Signalons celui sur l’armée, sur l’organisation du camp. Au niveau monumental, le Colisée et le Circus Maximus font l’objet d’une belle planche. Du côté vie quotidienne, on visite les thermes avec des petits encadrés sur le parcours du baigneur ou une très belle domus. Reconnaissons que c’est écrit parfois petit, avec le côté parfois un peu bavard de « L’histoire de France en bande dessinée », mais le jeune lecteur habitué à cette série ne sera pas gêné.
La romanisation
La romanisation est évoquée à travers le cas des villes ou de l’adoption par les populations conquises du mode de vie à la romaine. Les influences culturelles n’étaient pas à sens unique et quelques vignettes montrent l’importation de dieux orientaux à Rome.
Le tour d’horizon proposé par Dominique Joly et Emmanuel Olivier est très complet. Il mêle la grande histoire, puisque tous les grands repères sur l’histoire de la ville et de l’Empire sont là, et une approche plus centrée sur le quotidien.
© Jean-Pierre Costille, avec l’aide de Nina, pour les Clionautes.
