Découvrir les estampes japonaises du début du XXe siècle

Publié par les éditions Hazan, ce très beau livre retrace l’histoire des estampes japonaises du début du XXe siècle à travers deux collections néerlandaises. Dans la lignée de la « grande vague au large de Kanagawa » de Katsushika Hokusai (1832), mondialement connue, des artistes comme Kaburaki Kiyokata (1878-1972) et Kawase Hasui (1883-1957) ont fait rayonner la culture japonaise à travers la diffusion d’estampes.

A partir de 1858, le Japon développe des relations commerciales avec les Etats-Unis. Dans un contexte de diffusion de la photographie dans la seconde moitié du XIXe siècle, les estampes représentant des scènes traditionnelles, comme des ponts rouges, de la neige, des temples et des lacs déclinent peu à peu.

Sous l’influence des pays étrangers et la demande des éditeurs, le secteur se recompose lentement. Des collectionneurs américains participe à la redynamisation de ce secteur en important des estampes en grande nombre. La galerie Yamanaka and Co est l’un de ses intermédiaires importants grâce à ses bureaux sur la côte Est, à Boston et New York.

Au début du siècle, des artistes s’inspirèrent des créations étrangères, introduisant introduisirent des nouveautés comme la numérotation de certaines séries d’estampes. Le style traditionnel de l’ukiyo-e incarné par les oeuvres de Hokusai est désormais concurrencé par celles d’un mouvement artistique en plein essor à partir de 1910, le shin hanga. La nature, les femmes, les oiseaux, les acteurs de kabuki, les scènes d’hiver et les silhouettes urbaines au crépuscule sont autant de thèmes mis en avant par ces estampes résolument modernes. Avant de devenir confidentiel à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en raison des pénuries de papier et bois.

Source : Extrait tiré du livre « Shin hanga » publié par les éditions Hazan, 2022, pages 17-18

Après une introduction d’une trentaine de pages, l’ouvrage laisse la part belles à des reproductions en couleur et en grand format. Parmi elles, signalons la sublime lanterne de Kannondo à Asakusa (Tokyo) réalisée par Kasamatsu Shiro (1898-1991) en 1934 et qui est reproduite sur la couverture. Toujours visible aujourd’hui, cette lanterne rouge qui fait la joie des visiteurs est remplacée par la municipalité tous les 10 ans environ.

En conclusion, Shin hanga est un riche catalogue remarquablement édité qui invite à la rêverie, à l’exotisme et à la nostalgie.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes