Le procès Klaus Barbie a marqué la France et les Français. Des témoignages poignants ont permis de le confondre et de le condamner. Parmi ceux-ci, celui de Simone Lagrange.

Dans ce deuxième tomeSimone – Tome 1, nous retrouvons la courageuse Simone Kadosche, alias Simy, dans les geôles de la prison de Montluc. Arrêtée avec ses parents, séquestrée et torturée par Klaus Barbie, alors qu’elle n’a que 13 ans, elle est ensuite déportée à Drancy puis à Auschwitz-Birkenau. Son imaginaire d’enfant lui permet de « tenir » face à la barbarie, aux humiliations et aux horreurs de la guerre.

Nous basculons, au fil des pages, des années 1940 aux années 1970, de Birkenau à la traque du « boucher de Lyon » par les époux Klarsfeld jusqu’au témoignage télévisé de Simone Lagrange.

Son séjour à la prison de Montluc tout comme sa déportation à Auschwitz-Birkenau sont abordés de manière rigoureuse et tout en finesse. Cette bande dessinée ne se veut pas violente ou traumatisante, cependant tout est là, sous-entendu, tout en subtilité, que ce soit dans les dialogues ou les dessins. Le titre comme la couverture de ce deuxième tome en sont des exemples. Dans chaque case, le trait est pur et les détails nombreux et foisonnants. On sort ému, chamboulé et dans l’attente du tome 3 qui viendra clore cette trilogie.

Aussi réussie qu’Irena, cette série a le mérite de pouvoir être étudiée dès la classe de 3ème, en lien avec les chapitres 3 et 4 du thème I d’histoire ou encore avec le thème du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) 2024. Elle aborde, en effet, l’engagement, la Résistance ou encore l’importance des témoignages et des procès qui permirent de condamner Klaus Barbie et, avant lui, Adolf Eichmann.

Elle nous offre aussi l’opportunité d’expliquer l’importance de la Mémoire et la nécessité de lutter contre toutes les formes de discrimination. C’est d’ailleurs sur une préface de Mélisa Guedj, petite fille de Simone Lagrange, que s’ouvre ce deuxième tome. Elle y prône la paix, en ces temps de forte montée du racisme et de l’antisémitisme, et y rappelle, en quelques mots, l’importance du devoir de mémoire.