ÉDITORIAL par Gérard-François DUMONT
LA CHINE ET LES 7 RAISONS DE SON DÉPEUPLEMENT
La Chine n’avait connu un déficit des naissances sur les décès qu’en 1961, lorsque la politique collectiviste dite du « grand bond en avant » avait provoqué une baisse considérable de la production alimentaire engendrant une forte hausse des décès et une baisse des naissances. Mais, depuis 2022, la Chine semble dorénavant installée dans un processus de dépeuplement. Pour quelles raisons ?
- la politique de l’enfant unique, appliquée avec une grande rigidité administrative de 1979 à 2015 semble avoir fini par imprégner les mentalités des jeunes générations. Cet investissement coûteux, qui vise à préparer un enfant à la compétition scolaire puis professionnelle à laquelle il sera confronté, ne permet pas d’envisager des enfants supplémentaires pour lesquels les parents ne seraient pas capables de consentir le même investissement. De plus, les femmes se marient de plus en plus tard
- la baisse du nombre de femmes arrivant à l’âge de procréer en raison de la faible fécondité survenue une vingtaine d’année auparavant
- le fort déficit de filles pendant les années de contrôle coercitif du nombre de naissances
- les populations flottantes, estimées à 300 millions de personnes, ne sont guère encouragées à avoir des enfants là où elles résident illégalement
- les coûts du logement sont souvent devenus très élevés.
- le nombre de décès augmente en Chine en raison de la gérontocroissance. La pandémie Covid-19 a accentué cette hausse.
- le solde migratoire est constamment négatif depuis 1949.
DOSSIER par Jean-Marc CALLOIS
TERRITOIRES FRANÇAIS : DES INOVATIONS DANS LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE GRÂCE AUX RESSOURCES DU VIVANT
L’approche « territoriale » du développement économique renvoie à une conception du développement fondée sur la mise en valeur de la combinaison unique des ressources (naturelles, humaines et construites) propre à chaque territoire.
La combinaison de la mise en valeur de ressources spécifiques, de la mise en place d’interdépendances vertueuses et de l’économie des coûts de coordination en favorisant la mobilisation collective a déjà permis de concrétiser de nouveaux modèles de développement économique, aptes à mettre en valeur les ressources latentes issues du vivant, dans les territoires ruraux comme dans des territoires industriels.
4 exemples sont développés :
- l’assemblage d’une démarche complète de bioéconomie sur un territoire : Bazancourt-Pomacle dans la Marne en Champagne
- Isolenpaille dans le territoire angevin
- la mise en œuvre d’une filière lin en Normandie
- la fromage comté dans les territoires du Jura
DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
Des territoires de France métropolitaine ayant concrétisé leur potentiel de développement économique grâce aux ressources du vivant
EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Alexandre DUCHESNE
LE PORT DU HAVRE : TERRITOIRE DE LA MONDIALISATION
Cette proposition s’insère dans le thème 1 du programme de géographie de 2nde professionnelle qui s’intitule « des réseaux de production et d’échanges mondialisés » ou le thème 1 du programme de géographie de CAP qui s’intitule « Espaces, transports, mobilités et tissus urbaines ». Il s’agit d’étudier la question du transport maritime et d’exercer la compétence consistant à un compléter le croquis d’un port.
Dans la 1ère étape, les élèves découvrent le port du havre à plusieurs échelles, notamment à l’aide du site marinetraffic. Puis, dans une deuxième étape, ils doivent compléter le croquis d’un port en s’aidant de géoportail. Enfin, dans une troisième étape, il passent du croquis au schéma pour représenter un port.
ANALYSE par Michèle TRIBALAT
SUÈDE : UNE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE QUI DOIT BEAUCOUP À L’IMMIGRATION
La population de la Suède s’est accrue de 17% en une vingtaine d’années pour atteindre près de 10,5 millions au 31 décembre 2021. L’immigration a joué un rôle déterminant avec une contribution du solde migratoire supérieure à celle du solde naturel. Alors que la population née en Suède n’a augmenté que de 6% en 19 ans, celle née à l’étranger à presque doublée. 20% des habitants sont nés à l’étranger et 14% sont nés en Suède d’au moins un parent né à l’étranger. Les nés en Suède de 2 parents nés en Suède ne forment plus que 2/3 de la population (contre près de 79% en 2002).
Si la population d’origine étrangère sur 2 générations était majoritairement européenne fin 2011, ce n’est pas le cas 10 ans plus tard. La population d’origine extra-européenne a augmenté de 75% en 10 ans et représente, fin 2021, 53% de la population d’origine étrangère sur 2 générations. On peut l’expliquer par une politique d’accueil favorable des réfugiés. La crise migratoire autour de 2015 a par exemple laissé des traces visibles dans la composition de cette population. Ainsi, en 2021, 7% des personnes d’origine étrangère sont d’origine syrienne. Leur nombre a été multiplié par 6,5 en 10 ans.
La natalité suédoise est par ailleurs soutenue par l’immigration. C’est surtout grâce à l’immigration que le nombre de femmes en âge de procréer a augmenté entre 2002 et 2021. La fécondité des femmes nées à l’étranger est aussi globalement supérieure à celle des femmes nées en Suède. Sans les femmes nées à l’étranger, l’indice de fécondité n’aurait été que 1,60 enfant par femme en 2022 contre 1,65 au total. L’origine des enfants nés en Suède âgés de moins d’un an donne une indication de la part prise par l’immigration dans la natalité suédoise. 23,9 % de ces enfants avaient au moins un parent né à l’étranger fin 2002. Cette proportion est montée à 38,4 % fin 2019 et se situe à 37,1 % fin 2021.
Même dans les communes rurales, la proportion de nouveau-nés d’origine étrangère est désormais en moyenne de 28% (contre 14,4% en 2022). Cette évolution témoigne de la dispersion des immigrants au-delà des grands centres urbains, dispersion voulue par les responsables politiques. Cette politique de dispersion n’a pas empêché la formation de concentrations locales importantes. 13 communes ont plus de 50% de leurs habitants d’origine étrangère sur 2 générations. La plupart sont situées dans le Comté de Stockholm.
LE POINT SUR … par Gérard-François DUMONT
FRANCE : UNE RECOMPOSITION DU PEUPLEMENT ?
La baisse de la natalité se poursuit et, conjuguée à une légère hausse du nombre de décès, elle s’est traduite par le plus faible solde naturel que la France a connu depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ce contexte dissimule néanmoins des disparités territoriales, notamment en matière de natalité. Il se dégage en effet une nouvelle géographie des naissances qui interroge sur la distribution spatiale des populations.
La baisse du nombre des naissances en 2022 est estimée à 19 000 pour la France métropolitaine, avec une fécondité abaissée à 1,76 enfants par femme. Mais on peut se demander si cette baisse ne traduit pas un effondrement de l’efficacité de la politique familiale, depuis que les principes pluri-décennaux de cette dernière ont été fortement mis en cause au milieu des années 2010. C’est d’ailleurs précisément depuis 2015 que la fécondité diminue.
Cette baisse moyenne recouvre des écarts très importants :
- une France 1 – des département à diminution plus forte que la moyenne hexagonale, soit de -1,7% à -9,2% : parmi eux se trouve plus de la moitié des départements dans lesquels l’État a donné l’agglomération urbaine principale un statut administratif de métropole
- une France 2 – 21 départements à faible diminution des naissances : dans la Grande couronne francilienne et le Grand Bassin Parisien
- une France 3 – 17 départements à légère croissance du nombre des naissances : dans des départements à dominante rurale
- une France 4 – des départements à nette hausse du nombre de naissances : 2 seulement contiennent une Métropole. La plupart sont donc à dominante rurale.
Au total, l’évolution de la natalité est globalement peu favorable aux départements disposant d’une métropole et davantage aux départements ruraux. 2 dynamiques de populations peuvent en effet associer leurs effets pour expliquer ces variations départementales de la natalité :
- un accroissement de la sédentarité dans les zones peu denses
- un accroissement des départs des zones les plus denses
La nouvelle géographie des naissances, là où elle se traduit par des augmentations inverses de la tendance générale à la baisse, peut contribuer à régénérer des territoires dont la population est souvent très vieillie. Si elle perdure, elle pourrait ralentir la concentration des populations dans les espaces les plus denses, voire amorcer une recomposition du peuplement de la France. Ce dernier évoluerait donc dans un sens contraire à celui promu par les lois et règlementations françaises, surtout depuis 2010, donnant priorité au peuplement des métropoles.