Ce one-shot, signé Philippe Thirault et Gilles Mezzomo, nous transporte au Mexique dans l’Etat de Sonora. Attention, c’est du bon et même du très bon western !
En 1863, le jeune Don Diego est aperçu, couteau à la main, laissant la belle Doña Joselita violentée et l’oreille coupée ainsi que le fils de l’alcade égorgé. La question est simple : Don Diego, jeune homme au visage d’ange et fils de bonne famille, peut-il avoir violé la jeune femme et assassiné le prétendant ?
Pour l’alcade, cela ne fait aucun doute. C’est pour cela qu’il réclame une justice immédiate et sans pitié : la corde ! La mère, Doña Maria, fait tout pour protéger son fils alors que le père, Don Armando, descendant d’une illustre lignée de conquistadors, qui pour sauver l’honneur bafoué de son nom, condamne son propre fils à survivre ou mourir dans le sinistre désert de Sonora ! Dans ce désert, Hinter et sa bande sèment la terreur et la désolation à la recherche d’Apaches à massacrer.
C’est dans ce décor étouffant et aride que Don Diego et les différents protagonistes de cette histoire vont devoir affronter la sauvagerie des bêtes ainsi que celle des hommes. C’est là aussi qu’un lourd secret de famille va peut-être enfin ressurgir et jeter la lumière sur cette sombre affaire !
Hacendado
Le scénario de Philippe ThiraultPhilippe Thirault est né en 1967. Il suit des études de sciences politiques mais décide assez vite de faire de l’écriture son métier. À la fin des années 1990, il publie des romans et sa première série BD, Miss chez Les Humanoïdes associés. Au début des années 2000, il se démarque avec plusieurs séries dont O’Boys avec le dessinateur Steve Cuzor chez Dargaud, Mille visages, un western fantastique avec Marc Malès ou encore Lucy chez Dupuis. Il a signé une cinquantaine de scénarios à ce jour, dont certains chez Glénat : RimbaudLe SigneMacaoJackalLewis & Clark …. est digne des plus grands westerns ! A la fois, sombre, sauvage et  brutale, cette histoire, servie par des personnages huats en couleurs et au caractère bien trempé, est sublimée par les somptueux dessins de Gilles MezzomoNé en 1958, Gilles Mezzomo a longtemps travaillé pour la SNCF. S’il ne nourrit pas de passion particulière pour l’entreprise ferroviaire qui l’employait, il adore les histoires qui se déroulent dans des trains et place au sommet de son Panthéon personnel le film Transamerica Express. Lorsqu’il soumet ses planches, résultat de longues années de travail, à la rédaction de Spirou en 1991, il est loin de penser qu’il retiendra aussitôt l’attention des éditeurs. Ceux-ci l’incitent à faire ses débuts en assurant la reprise du Roi vert, l’adaptation en BD du roman éponyme de Paul-Loup Sulitzer, interrompue par le décès de son premier illustrateur, Jacques Armand. Il prend une année sabbatique et dessine « d’arrache-main » avec un enthousiasme d’enfant. Quatre volumes se succèdent avec une évolution graphique de plus en plus nette. En 1995, Denis Lapière lui propose de dessiner une nouvelle série, Luka. Le premier volume, C’est toujours une histoire de femme, paraît dans la collection « Repérages » en 1996. En 2010, il participe à l’aventure de Destins sur le tome 6, et publie une nouvelle série en novembre, avec Denis-Pierre Filippi au scénario : Nouveau Monde. Toujours chez Glénat, il dessine ensuite un polar en trois tomes écrit par Matz & Mars : Mexicana pour ensuite travailler en 2017 sur les deux tomes de Vétéran avec Franck Giroud. En 2019, c’est avec Stéphane Piatzszek qu’il collabore pour le triptyque Les Maîtres des îles. Admirateur du Giraud de Blueberry, qui a bercé son enfance et lui a donné envie d’être dessinateur de BD, Mezzomo voue une admiration certaine à Hergé et se souvient avec bonheur de sa lecture d’Astérix. qui ne sont pas sans rappeler la série Durango de Yves Swolfs. Un western violent et psychologique qui explore des sentiments multiples et profonds. Jusqu’ou peuvent mener le sens de l’honneur d’un père, l’amour du mère ou le désir de vengeance ? D’où peuvent provenir la cruauté et la haine qui habitent certains d’entre nous ?
On ne s’ennuie jamais et on s’émerveille à chaque page … un grand et beau moment de lecture pour tous les amateurs de western ! De plus, un très bel objet : une couverture élégante, un nombre de pages conséquent et un dossier graphique concluant l’ouvrage. 
Pour feuilleter l’album : 

 

Pour les Clionautes, Armand BRUTHIAUX