Eugène, « Gueule d’Ange »  est un jeune homme, un boxeur, un poids plume, champion de France.

Nous sommes le 14 mars 1915. Eugène arrive sur le champ de bataille des Eparges. Une balle arrive, Gueule d’Ange est touché en pleine tête. Eugène devient « Gueule cassée », le bas de son visage a disparu. Après des mois de greffes de peau, d’opérations, d’appareillages, Eugène retrouve son travail mais aussi le ring contre l’avis de tous.

Il s’entraine, change de catégorie. Puis, il enchaine les combat, il tombe mais se relève toujours jusqu’au combat pour le titre mondial. Désormais appelé « Mâchoire de fer », le 6 juin 1923, il devient champion du monde après la 6ème reprise.

 

Librement inspiré par la vie d’Eugène Criqui (1893-1977), cet album met en lumière un homme confronté aux horreurs de la guerre, démoli physiquement mais dont la force, le mental et la résilience lui permettent de devenir champion du monde.

 

Cet album est très fort, peu de mots, des phrases courtes mais d’une grande efficacité, parfois d’une grande violence par leur justesse. « Pavillon des gueules cassées, dortoir des baveux. Eugène se réveille. La chance lui a souri. Il ne lui manque que les dents, la langue, la mâchoire ». Chaque mot est à la bonne place.

La palette de couleurs restreinte choisie par Frédéric Marais, bleu acier, saumon, blanc et noir met en valeur le parcours d’Eugène. Les illustrations sont en pleine page et frappent le lecteur, comme la page où le focus est mis sur les yeux bleus d’Eugène, seuls visibles sous les bandages blancs et le noir de fonds de page.

Un album donc très fort, sur la Grande Guerre, sur le destin d’un homme. A lire avec un accompagnement pour les lecteurs à partir du cours moyen.

Une interview de Frédéric Marais

Pour connaître l’histoire d’Eugène Criqui