Enquête : les enfants naissent libres et égaux ?

Alexia Eychenne et Delphine Panique ont enquêté sur la situation des mineurs non accompagnés qui arrivent en France en provenance d’autres pays. On suit notamment l’itinéraire de Boubacar, un adolescent malien de 15 ans, débarqué en France après une traversée de la Méditerranée en Zodiac. Il est pris en charge par une éducatrice comme 17 000 autres en 2018 et ce chiffre est en augmentation. Il s’agit presque exclusivement de jeunes garçons. Ces jeunes doivent pouvoir vivre dans le pays sans crainte d’être expulsés et donc bénéficier des mêmes droits que n’importe quel autre jeune comme celui d’aller à l’école. Normalement, ils doivent être suivis mais le système sature. Lors d’un entretien, le jeune est évalué sur plusieurs critères qui doivent notamment permettre de déterminer s’il  a plus ou moins de 18 ans. On suit également Bérengère Basset, bénévole au sein du réseau Education sans frontières (RESF). Elle explique que, depuis 2016, l’évaluation n’est plus faite par des éducateurs mais par des services spéciaux. Elle dénonce cette situation qui aurait pour but de montrer que le jeune est majeur et donc expulsable. Les résultats sont parfois contestables ce qui entraîne le jeune dans un nouveau parcours du combattant. En attente de la décision, le jeune est considéré comme majeur et n’est donc plus protégé. Certains sont hébergés dans des hôtels ou chez des particuliers, ce qui ne peut durer éternellement. On suit Boubacar au collège et on découvre également l’action d’Isa, une hôtelière, qui fait bien plus que proposer un hébergement. Même quand le jeune est reconnu comme mineur, la situation est finalement précaire puisque l’âge adulte arrive vite et il faut donc l’aider à préparer son avenir, par exemple grâce à des formations. Au moment où le reportage se termine, la situation de Boubacar n’est toujours pas stabilisée.

Justin à trottinette va au cinéma voir Wonder woman

Avec « Les maîtres du jeu » on en sait plus sur les rumeurs qui se développent parfois autour de certains jeux vidéos qui cacheraient des personnages secrets ou des trésors à exhumer. Pierre Corbinais et Wouzit en passent cinq en revue. « Clair et Net » nous interroge sur la logique chiffrée des likes et du nombre de vues comme critères de succès. « Capture d’écran » se focalise sur les wonder women qui prennent de plus en plus de place. Très présentes dans les comics, elles n’ont pendant longtemps pas transformé l’essai au cinéma, mais récemment « Wonder woman » a été un succès et a rapporté plus de 800 millions de dollars. Ceci explique peut-être que d’autres projets ont vu le jour et qu’on découvrira bientôt les aventures de Théna. 

Rubriques 

Pochep, avec son efficacité habituelle, dézingue la trottinette. Côté chanson, c’est plutôt varié puisque « Tête-à-tête » se consacre à Justin Bieber tandis que  « Ca part en live » nous invite à mieux connaître Aloïse Sauvage. L’histoire du premier s’est étalée dans journaux et vidéos depuis dix ans maintenant. Après avoir été le garçon propre sur lui, il a versé du côté de l’alcool avant de redevenir un enfant de choeur tourné vers l’abstinence sous toutes ses formes. Aloïse Sauvage offre un itinéraire plus intéressant quoique moins médiatique. Chanteuse, elle est aussi passée par l’académie Fratellini avant de tourner au cinéma. «  Sans cliché » revient sur une photo choc pour dénoncer les féminicides en France. « Cash sexe » parle du contact amoureux et notamment de cette question : et la langue dans le baiser ? « Tranche de l’art » s’intéresse aux emprunts entre les artistes, ici Monet et Degas. Dans « C’est quoi ce travail ? » Marie Pragout et Grégory Mardon nous font découvrir le métier de tailleur de pierre avec François Desforges. 

Notre monde 

Deux reportages font le point sur des problèmes d’environnement en examinant le rôle que peut jouer la loi pour les résoudre. « La question du moment » consacre son enquête aux lanceurs d’alerte. Cette expression est apparue en 1999. Elle fait immédiatement penser à plusieurs affaires récentes comme celles autour des révélations faites par Edward Snowden sur la surveillance massive des communications ou par Irène Frachon à propos du Médiator. Le reportage précise quelques jalons historiques plus anciens puis définit ce qu’est un lanceur d’alerte. Joséphine Lebard et Nicolas Gaignard ont rencontré Karim Ben Ali, un chauffeur routier qui a mis en lumière les pratiques d’Arcelor à propos de la gestion des déchets à Florange. Les cuves des camions, qui contiennent ce qu’on appelle de la boue de fer, sont vidées en pleine nature au lieu d’être recyclées. Après avoir dénoncé cette situation par un film réalisé sur son téléphone portable, Karim Ben Ali est licencié et tombe dans une profonde dépression. Comme il le dit lui-même, il n’était pas armé pour un tel combat. Au niveau de la loi, il faut signaler l’existence de la loi Sapin 2 qui veille à protéger les lanceurs d’alerte. Cependant, celle-ci peine encore à convaincre de son efficacité quand on sait qu’elle recommande d’abord au salarié d’alerter en interne sur le problème qu’il a constaté. « Ça tourne pas rond » invite également à être vigilant avec le plastique qui constitue un sacré défi pour demain. Chaque année, huit millions de détritus plastique finissent dans les océans. On peut se réjouir du fait qu’une loi votée en 2019 interdise le plastique à usage unique, mais on peut se désoler du fait qu’elle n’entrera en vigueur que dans vingt ans ! On entend aussi parler du recyclage comme la solution pour demain mais le plastique ne peut pas être recyclé à l’infini.

A la cirque academy

 Naly Gérard et Marie Mignot ont suivi Gal, vingt-deux ans, qui se présente à l’examen d’entrée à l’académie Fratellini et qui le réussit. Cette académie a été fondée en 1974 et elle est actuellement dirigée par la fille d’Anne Fratellini. La formation dure trois ans durant lesquels les stagiaires sont rémunérés mais il n’y a pas de semaine type. Gal a choisi le cerceau tandis que Théo, que l’on découvre également dans le reportage, s’est orienté vers l’acrobatie. Des évaluations techniques ont régulièrement lieu dans un climat de bienveillance. On suit plusieurs élèves qui évoquent à la fois leur émerveillement de pouvoir faire ce métier mais aussi les contraintes. On découvre également ces rendez-vous réguliers comme le spectacle des premières années. Au bout de trois ans de formation les heureux élus sortiront avec un diplôme national supérieur professionnel d’artiste de cirque. La page de commentaire insiste sur les caractéristiques du cirque contemporain qui délaisse de plus en plus les animaux qui vivaient souvent dans des conditions dégradantes.

Pour début juillet, Topo annonce un reportage sur le sursaut féministe à Séoul mais également une enquête pour comprendre quels moyens les marques d’alcool utilisent pour nous inciter à boire. 

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes