En ce début d’année, Topo nous explique le tatouage, enquête sur pourquoi on ne vote pas mais convie aussi le lecteur à réfléchir au poids des GAFAM.
Le tatouage
On suit d’abord Adèle, 24 ans, diplômée en architecture d’intérieur, qui a commencé à se faire tatouer à 19 ans et qui possède aujourd’hui vingt tatouages. Le phénomène s’est développé ces dernières années car on estime que 26 % des Français sont tatoués. Claire Rainfroy et Claire de Gastold retracent ensuite l’histoire de cette pratique, d’Otzi aux Grecs et Romains, en passant par les Egyptiens. Bien plus tard, les navigateurs européens sont fascinés par ces marques qu’ils découvrent sur les peaux. Mais, au XIXe siècle, le tatouage reste associé à une image carcérale, à un marquage mais dans un sens négatif. Du côté des tatoueurs, le métier a connu une forte croissance depuis trente ans et il est de plus en plus encadré. Le reportage invite enfin à bien réfléchir avant de le faire car ôter un tatouage est à la fois très difficile et peut se révéler douloureux selon l’endroit où il se trouve.
Bande dessinée, musique et jeux vidéo
« Tête à tête » retrace l’histoire du Fauve d’or décerné à Angoulême depuis 2007 même si le festival existe depuis 1974. L’album couronné chaque année est parfois vu comme un choix élitiste mais, en tout cas, il ne laisse pas indifférent. « Ca part en live » raconte comment les compositeurs classiques sont parfois revisités et réutilisés aujourd’hui. Il faut bien mesurer que certains, comme Liszt, étaient à leur époque de vrais pop stars. La musique classique est très employée au cinéma et elle possède ses codes comme le fait de ne pas applaudir entre les morceaux d’une même oeuvre. En tout cas, pour un néophyte, le reportage conseille d’être accompagné d’un amoureux de cette musique qui pourra donner ces codes et aider à l’apprécier. « Les maîtres du jeu » se penchent sur le rapport entre publicité et jeu vidéo. En effet, il y un certain type de jeux qui ne vit que par la publicité. On apprendra peut-être le concept de LTV, Life Time Value, soit le temps qu’un joueur va garder un jeu avant que, lassé par la publicité, il le désinstalle.
Rubriques Ikéa, Pierre et Gilles et sexe féminin
« Topo » offre comme à chaque fois plusieurs courts reportages sur des thèmes variés, jugez plutôt. Pochep se demande s’il y a une alternative possible à Ikéa. « Sans cliché » montre le travail des photographes Pierre et Gilles. « Cash sexe » explique en détails le sexe féminin et insiste sur l’importance du clitoris. On pourra aussi découvrir Clarisse Créler, 31 ans, qui exerce le métier de skippeuse. En 2021 elle s’est classée 12 ème au Vendée Globe et première femme. Elle montre comment s’organise une telle aventure avec pas moins de 150 kilos de nourriture à emporter. « Tranches de l’art » pointe son projecteur sur les oeuvres de la céramiste Valentine Schlegel. Elle a réalisé des formes voluptueuses souvent puisées dans les paysages de son enfance dans le sud de la France.
Gafam et autres
« Clair et net » invite l’internaute à réfléchir à la fiabilité de ses recherches et distille quatre conseils comme regarder si le site cite ses sources, s’il contient des fautes d’orthographe ou encore si on peut identifier qui parle. Baptiste Bouthier et Cyril Elophe proposent un reportage sur les GAFAM. Partant des pannes récentes de quelques outils, ils soulignent ainsi notre forte dépendance à leur égard. Pour mieux mesurer le phénomène on suit Marc, un père de famille, et sa fille Pomme. A travers le récit de leur journée, on se rend bien compte de l’importance des GAFAM. Les auteurs décortiquent ensuite la phrase que l’on entend souvent sur le fait que si on n’a rien à cacher cela ne pose pas problème. Or, il ne faut pas tout confondre car cela ne signifie pas que l’on doive tout montrer. On peut alors se demander si on peut faire sans les GAFAM ? Le propos est mesuré et souligne notre part de choix. Ainsi, a-t-on vraiment besoin d’utiliser les assistants personnels proposés ? Ne plus les utiliser est utopique mais le faire en connaissance de cause est essentiel.
Ecrans
En 2020, les salles de cinéma ont connu en France une baisse de 70 % de leur fréquentation. En parallèle Netflix a franchi le cap des 200 millions d’abonnés dans le monde. Les salles de cinéma n’ont cessé de se transformer dans l’histoire. On peut noter que parmi les solutions trouvées au moment de la pandémie, il y a eu le retour du cinéma vu depuis sa voiture stationnée sur un parking. Les salles ont aussi développé la 3D. Les auteurs du reportage relèvent pour finir qu’aller en salle reste un moment privilégié et sont plutôt optimistes.
Pourquoi décide-t-on de ne pas voter ?
Julien Duriez et Lisa Blumen examinent cette réalité. Ils relèvent d’abord que les abstentionnistes ne forment pas un bloc homogène. Les raisons de leur abstention sont nombreuses. D’abord on peut relever que 48 millions de Français sur 51 millions possibles sont inscrits sur les listes électorales. Deux sociologues ont enquêté dans un quartier calme de Saint Denis qui se caractérise par le fait qu’il est un de ceux où on vote le moins en France. Ils ont pu ainsi relever que des raisons pratiques comme le fait de ne pas être inscrit à la mairie ou des raisons plus profondes et politiques peuvent expliquer de tels résultats d’abstention. Au niveau général on constate qu’aujourd’hui les politiques sont davantage élus par des retraités de la classe moyenne ou supérieure que par les jeunes et les moins riches des Français. Pour lutter contre cet état de fait, il faudrait notamment simplifier les procédures de procuration ou mener des campagnes ciblées en direction des publics éloignés du vote.
Clip première partie
Le numéro se termine par un premier volet qui raconte l’histoire du clip. On peut remonter à la fin du XIXème siècle dans les salles de cinéma pour trouver un ancêtre du clip lorsque se jouait de la musique avec les films muets. Dans les années 1940, c’est le développement du juke box puis l’émergence du rock qui joua un rôle clé. En 1981, la première chaine musicale en continu aux Etats-Unis, MTV, permet de dater une autre étape clé. A partir de là, on peut parler d’une industrialisation de la production des clips. Il faudra attendre l’arrivée de Mickaël Jackson pour que se fissure la séparation entre noirs et blancs. En effet, jusque là, MTV était accusée de diffuser surtout des artistes blancs. 1983 constitue aussi un point d’étape avec la diffusion du clip de Thriller. Ainsi, le clip qui était au départ un support publicitaire est il en train de devenir un objet artistique.
Dans le prochain numéro, Topo parlera du business des pompes, des bikeuses indiennes et consacrera sa rubrique Cash sexe au pénis cette fois.
Jean-Pierre Costille