C’est peu dire que le programme de ce numéro de Topo est éclectique. Jugez plutôt : le caca et son utilisation, la French touch ou encore la culture du clash à la télévision.
Le caca peut nous sortir de la merde ?
Commençons par quelques chiffres : chaque jour, chacun produit 250 grammes de matière fécale mais qu’en fait-on ? Entre 3 et 9 litres d’eau sont consommés à chaque passage par la chasse d’eau. On continue par un détour par l’histoire avec le cloaca maxima des Romains ou encore l’époque des tanneurs au Moyen Age. Ceux-ci voyaient l’intérêt de l’urine car sa teneur en ammoniac permet de dégraisser les peaux d’animaux pour en faire du cuir. En Asie, et dès le XIIIème siècle, les matières fécales sont épandues dans les champs pour fertiliser. Il faut attendre le XIXème siècle pour que ce pouvoir soit reconnu en Europe. Pendant longtemps, on préfère utiliser des engrais chimiques. Ensuite, on assiste à la création des premières stations d’épuration. On peut aussi remarquer que la composition de la matière fécale révèle nos modes de consommation. La dernière partie du reportage aborde les solutions contemporaines comme les toilettes sèches.
Musique, jeu vidéo et vidéo club
Vincent Brunner et Halfbib retracent l’histoire de la French touch en musique. On considère parfois que David Guetta serait le huitième artiste le plus écouté au monde. La French touch, c’est peu ou pas de paroles et un message fédérateur pour profiter de la vie. On peut relever que la French touch n’est pratiquement représentée que par des hommes, qu’ils s’appellent Daft punk ou Justice. Coté jeu vidéo, on découvre Roblox surnommé parfois le jeu vidéo « bac à sable ». C’est le jeu qui serait le plus joué au monde même si, en réalité, il s’agit plutôt d’une suite de jeux. Pochep explique aux plus jeunes le système du vidéo-club et ses contraintes : aller jusqu’au magasin sans jamais être sûr de disposer du film souhaité.
Medias et lecture
« Clair et net » éclaire sur le métier de community manager qui est une personne chargée des réseaux sociaux d’une autre personne. On enchaine avec Lena situation, cette youtubeuse qui a fait de la positive attitude sa marque de fabrique. Un reportage est consacré au buzz à la télévision. A ce titre, 2012 a marqué une rupture avec l’apparition des réseaux sociaux et la démocratisation d’internet. Désormais, on peut revoir les clashs comme ceux qui se déroulent régulièrement chez Hanouna ou Praud. « Sans cliché » revient sur la stratégie de communication de Benetton avec ses campagnes choc. Enfin, pour la lecture, « Les classiques de Patrique » ce sont « Les hauts de Hurlevent ». Au-delà de cet ouvrage, c’est l’histoire de trois soeurs qui, malgré leur genre, classe sociale ou isolement profond, ont écrit des chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale à une époque où les femmes n’écrivaient quasiment pas. Les trois moururent de tuberculose autour de leur trentième année.
Les colleuses nantaises
Ce reportage montre le combat de ce groupe. Elles collent des phrases sur les murs des villes pour interpeller les passants sur la situation des femmes. Marguerite Stern, une ancienne femen, est à l’origine de ce mode d’action très visible. Le reportage n’élude pas le fait que ce personnage est très controversé puisqu’elle ne reconnait pas, par exemple, la qualité de femme aux femmes transgenres. De leur côté, le collectif nantais produit des messages qui sont, le plus souvent, en lien avec l’actualité ou le vécu des colleuses. En juillet 2020, certaines d’entre elles sont interpellées et elles ont fait l’objet d’agressivité de la part de certains agents de police.
Cheffe d’orchestre
Luisa Macellaro est cheffe d’orchestre mais aussi compositrice et pianiste. La jeune femme maitrise sept langues et mène une vie de globe-trotteuse. Il faut aussi se rendre compte qu’elle passe en moyenne six heures par jour à jouer. Elle est aussi engagée en politique pour défendre des causes comme celle de faire connaitre des oeuvres de compositrices jusque-là méconnues.
Ça tourne pas rond
Cécile Cazenave et Karim Friha parlent des courses en ligne. Il y a aujourd’hui aux Etats-Unis plus de 101 millions de clients d’Amazon qui sont abonnés au service payant. En France, pour de nombreux articles, les prix sont réduits d’au moins 20 % car les produits vendus sur ces sites par des fabricants étrangers échappent à certains impôts. En France toujours, un tiers des produits ne conviennent pas à ceux qui les ont achetés en ligne. En 2019, il y a eu 1,7 milliard de transactions enregistrées par les sites de l’e-commerce en France, ce qui correspond à une cinquantaine de commandes à la seconde.
Le numéro de janvier février s’interrogera pour savoir si on peut échapper aux géants du web, se posera aussi la question de l’avenir des salles de cinéma. Un reportage est aussi annoncé sur le tatouage.
Jean-Pierre Costille