« La collection « les cahiers POPSU » s’inscrit dans un programme de recherche-action mené dans le cadre du volet « Métropoles » de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines, rattachée au Plan urbanisme construction architecture. Ce programme assure la production de recherches sur les métropoles et leur diffusion dans les milieux de la recherche, auprès des élus, des professionnels des territoires, ainsi que du grand public. Chaque cahier est une restitution d’un enjeu particulier au sein d’une métropole partenaire du programme ».

Les collectivités territoriales

Depuis près de 40 ans, elles se sont vues dotées de compétences par l’État, qu’elles mettent en œuvre en plus d’actions qu’elles décident d’enclencher après en avoir délibéré. Elles intègrent continuellement de nouvelles préoccupations, issues le plus souvent de la société civile : téléphonie mobile, mobilités douces, sensibilisation au changement climatique,… Les métropoles se sont affirmées dans ce cadre en gagnant peu à peu en visibilité et en cohérence institutionnelle. Mais elles sont encore confrontées à 2 défis : la fragmentation des territoires métropolitains et l’interterritorialité, entre concurrence et coopération. Les transformations de l’action publique sont analysées par le prisme de 5 observables dans Nantes Métropole, vue comme un laboratoire d’expérimentation d’un certain nombre de tendance remarquées dans la plupart des autres métropoles françaises.

5 dossiers locaux retiennent l’attention

Le premier consiste à mettre en place une démocratie locale avec 2 principaux enjeux : la possibilité pour les habitants, notamment des quartiers populaires. de questionner l’institution municipale et la mise en place d’une territorialisation de l’action municipale. Ainsi, depuis 10 ans, de grands projets (Ma ville de demain, Nantes 2030) de participation à l’échelle métropolitaine sont déployés et de grands débats sont mis en place sur l’avenir de la Loire ou la transition énergétique. L’offre de participation citoyenne de la Ville de Nantes se caractérise donc par sa pluralité, avec comme caractéristique de mettre en avant la justice sociale.

Un deuxième observable est centré sur la création de la direction du patrimoine et l’archéologie (DPARC), entre culture et urbanisme.

Un troisième observable touche au numérique et l’émergence d’un think and do tank intégré : le Nantes City Lab. Son cadrage est à la fois entrepreneurial (mobiliser les acteurs privés), environnemental (réduire l’empreinte) et citoyen (faire participer).

Un quatrième dossier concerne la transition énergétique autour également de débats mais aussi de « communautés créatives, apprenantes, ouvertes à tous », dites communautés « Blablawatt ».

Enfin le dernier dossier suit l’entrée en politique de l’alimentaire, via un projet alimentaire territorial avec pour objectif principal de « produire une alimentation locale, durable et accessible à tous ». Il s’agit d’une démarche participative impliquant l’ensemble des acteurs de l’alimentation œuvrant sur le territoire métropolitain. Nantes Métropole accompagne et impulse, misant sur la capacité à faire des acteurs du territoire. « Nous n’assistons donc pas à un simple « retour » du nourricier en ville, mais bien à une reformulation et un réagencement qui a des implications territoriales.
A l’aune des enjeux, la question nourricière exige de se projeter au-delà du périmètre de Nantes Métropole, d’où la question de l’inscription de la métropole dans un système métropolitain, du rapport de la métropole avec « les autres », et des formes prises par l’interterritorialité. […] s’affirme ainsi l’idée de l' »alliance des territoires ».

L’exemple de la métropole nantaise permet à la fois de voir comment l’acteur public se positionne de plus en plus en animateur et/ou fédérateur et d’apprécier le passage d’un territoire « objet » à un territoire « ressource » et « acteur », aux contours plus flous, « définis au gré de l’action, des problèmes qu’elle soulève et des opportunités qu’elle dégage ».