Trois histoires de Réfugiés, trois histoires mises en mots et en image par de jeunes graphistes qui ont su restituer, pudiquement, cette mémoire de la fuite et de l’exil.

Ce roman graphique a été créé dans le cadre su Festival du film et forum international des droits humains de Genève en 2020. Trois étudiants de l’Ecole supérieure de BD et d’illustration ont été retenus pour recueillir et mettre en image les témoignages de réfugiés qui montrent que la migration n’est pas toujours liée à la guerre et qui remettent en question l’image d’une Suisse, terre d’accueil.

Leila et Tornike sont installés au centre d’hébergement de Rigot à Genève quand ils rencontrent Melissa ? Ces deux Géorgiens ont vécu un drame en 2014, Tornike, à la suite d’un grave accident de la circulation est aujourd’hui atteint de troubles neurologiques profonds. Leila raconte son combat pour le faire soigner, l’arrivée de la famille en Suisse. Menacée avec son enfant d’être renvoyée en Géorgie elle se bat pour obtenir des papiers qui lui permettraient de rester auprès de son mari hospitalisé en Suisse.

Robin se fait le porte-parole de Sri, un réfugié Tamoul qui a fui la guerre civile et la prison, une très longue errance. Dans le contexte de la guerre civile qui opposa Cinghalais et Tamoul, Sri a dû fuir en laissant sa famille. Après un séjour difficile dans la péninsule arabique, son arrivée aux Etats-Unis en 2001 est marquée par les attentats qui bien que, traumatisants parce qu’ils lui rappellent la peur et l’insécurité, vont lui offrir un travail d’interprète pour l’armée qui l’a conduit en Irak puis en Afghanistan. De longues années loin de sa famille avec qui il garde le contact grâce à internet. Un jour sans nouvelles il décide de rentrer, 13 ans après sa fuite. C’est un voyage dangereux malgré la fin de la rébellion tamoule. Heureuse issue puisqu’il retrouve sa famille mais la crainte d’être emprisonné le conduit à l’exil en Suisse comme demandeur d’asile, seul à nouveau.

Ali a confié son histoire à Jonas. Ce jeune Afghan qui rêvait de faire des études a quitté son pays où, parce qu’il est d’ethnie Hazara, il ne pouvait réaliser son rêve. Dans ce pays, sous la menace talibane, Ali décide de partir. Il raconte, avec beaucoup de pudeur, son difficile périple, la pression des passeurs. Qu’il est difficile d’être confronté à une langue inconnue…

Trois récits divers, mais un point commun la tristesse de l’exil et la chaleur humaine entre migrants.

Des dessins en noir et blanc qui illustrent bien les ambiances de ces trois récits.