U.47 Tome 1 : Le taureau de Scapa Flow est le premier volume d’une série toujours en cours. Le dernier numéro, le 14, est sorti en juillet 2020.

C’est une série de niche que je vous propose de découvrir ici. Il faut s’intéresser non seulement la seconde guerre mondiale mais encore plus aux U-Boote, à la bataille de l’Atlantique, pour véritablement profiter au mieux de cette bande dessinée.

 

U.47 Tome 1 : Le taureau de Scapa Flow : plongée au coeur des classiques du genre

 

D’un point de vue technique il n’y a pas grand-chose à redire. Le dessin est d’une bonne qualité et la colorisation est vraiment très réussie. Le jeu de couleur est particulièrement important et dès lors qu’il s’agit de représenter les scènes à l’intérieur même du sous-marin, c’est assez immersif.

Un classique du genre, le chasseur chassé et le caractère oppressant de la traque

 

De façon subtile le scénario de Mark Jennison propose d’alterner les scènes maritimes en surface auprès de la Royal Navy ou dans les entrailles du U-47, mais aussi les scènes en extérieur, par exemple dans la base de Lorient et de son QG de Kernével.

 

 

La reproduction de Kernével est très fidèle

 

Un autre classique, les proies, protégées par leurs anges gardiens à l’affut de la meute de loups

 

Bien entendu ces aventures font immédiatement penser au Das Boot de Wolfgang Petersen. Cependant, et c’est là une de ses forces, il est aussi question de s’intéresser à une galerie de personnages dont les destins entremêlés permettent de comprendre le poids central du renseignement, de l’espionnage dans cette guerre sous-marine. L’axe central de l’histoire oppose le commandant Günter Prien, qui a réussi l’exploit de couler le cuirassé HMS Royal Oak le 14 octobre 1939, et le commandant Walters qui a la tête de son destrier britannique nourrit sa vengeance.

 

 

Si l’histoire initiale repose sur des faits historiques, quelques libertés sont ensuite prises pour les besoins de la série. Le travail historique reste de qualité et c’est avec beaucoup de plaisir que l’on suit cette première aventure.

 

Plus qu’une bande dessinée, un travail de recherche historique

 

Sorti en 2011, un premier tirage de 150 exemplaires offre pour une vingtaine d’euros un véritable trésor. Car plus qu’une simple bande dessinée, aux qualités réelles, mais au puisque extrêmement ciblés, cette version propose un trésor en rare permettant un véritable travail de recherche et d’analyse historique. 85 pages spéciales complètent la bande dessinée, grâce au travail de Julien Lepellelier et de Jean Paul Pallud.

Le résultat est en tout point admirable. À partir de photographies authentiques, accompagnées de graphiques, de dessins, de schémas, truffé d’anecdotes, les auteurs nous offrent un premier dossier qui a alimenté mon envie de poursuivre l’aventure, en plus du plaisir de lire en bande dessinée les aventures de sous-marin.

 

Les textes sont tout à fait plaisant à lire, précis, étayés

 

Après quelques présentations générales pour représenter les U-Boote, 40 pages techniques analysent les différents types de sous-marins et leur mise en chantier. C’est un travail d’historien, précis, qui permet de mesurer les divers évolutions entre le début et la fin de la guerre. S’il laisse une place centrale au type VII, dont près de 600 exemplaires ont été produits et ont équipés de nombreuses marines après la seconde guerre mondiale, tous les autres types sont abordés. Ainsi défilent tour à tour les aventures du U-196, un type IX qui accomplit l’exploit une croisière de 225 jours en mer en 1943, ou encore la présentation du révolutionnaire type XXI, du petit type XXIII qui faisaient parti de ces armes destinées à changer le cours de la guerre, avec le résultat que l’on sait.

 

Le travail de recherche en archives est exceptionnel

 

La dernière partie, plus courte, propose un tour d’horizon historique de l’usage des U-Boote. De façon classique, cette séquence est abordée de façon chronologique, entre 1939 et 1945. Après la période faste 1940, les premières pertes frappent la Kriegsmarine en 1941. Si plus de 1000 navires sont coulés en 1942, l’année 1943 marque le point de bascule négatif. Les U-Boote sont 447 au mois de janvier 1944, un record, mais la guerre est d’ores et déjà perdue.

 

Photographie classique destinée à alimenter la propagande nazie

 

Le dossier se conclut par le tableau de chasse du U-48 qui, avec 54 navires envoyés par le fond, fut celui qui a coulé le plus fort tonnage lors de la seconde guerre mondiale.

La série U-47 est donc à découvrir, voire à redécouvrir, pour tous les amateurs d’histoire sur la seconde guerre mondiale et plus particulièrement de sous-marin. Si c’est possible, mais ils sont devenus rares et parfois extrêmement chers, il faut préférer les versions avec le dossier qui, pour une vingtaine d’euros, offre une expérience absolument incroyable.

U.47 Tome 1 : Le taureau de Scapa Flow, pour la partie BD, s’achève sur un drame. Cerné par les grenades sous-marines, touché, le U-47 finit par s’enfoncer dans les tréfonds de la mer. À bout de nerfs le héros de Scapa Flow parviendra-t-il se sortir de ce périlleux moment ?

Présentation de l’éditeur

Octobre 1939 : En réussissant à s’introduire au sein de Scapa Flow, et en coulant le cuirassé HMS Royal Oak, Günther Prien et son équipe, à bord de l’U-47, entrent brutalement dans la légende. Huit patrouilles plus tard, l’U-47 est devenu le plus redoutable des « loups gris » à la tête d’une meute de trois bâtiments qui prennent en chasse un convoi. Or, le commandant Walters et son destroyer britannique ne sont pas hommes à se laisser abattre. Une vieille vengeance née de la mort de son fils à bord du Royal Oak emporte le commandant dans une violente riposte. Alors que la bataille fait rage, Prien et Walters s’affrontent dans un face-à-face sans limite où chacun y va de sa puissance explosive. Qui commettra l’erreur fatale et entraînera la victoire de l’adversaire ? Du côté de l’amirauté allemande, le pessimisme règne. Non seulement une brèche découverte récemment au sein même de leur sécurité menace les U-Boote déjà en mer, mais les communications avec l’U-47 s’avèrent rompues depuis trois semaines. L’heure aurait-elle sonné pour le Taureau de Scapa Flow ?