Valentin Schneider est doctorant au Centre de Recherche Quantitative de l’Université de Caen et achève sa thèse sur la présence allemande en Normandie de 1940 à 1948. Il est l’auteur de nombreux articles en français, en allemand et en anglais sur ce thème et a participé au livre de M. Daeffler, J-L., Leleu, F. Passera et J. Quellien La France pendant la Seconde Guerre mondiale, atlas historique. Il présente, avec ce livre, une étude inédite sur les camps de prisonniers de guerre allemands en Normandie.
Le sujet n’est pas inconnu, mais en général méconnu, et réduit à une image simpliste : les prisonniers de guerre allemands qui travaillaient au déminage. Valentin Schneider enrichit considérablement cette vision.
Des aspects communs à la vie de tous les prisonniers
Certains aspects présentés – l’organisation et la vie dans les camps – sont évidemment communs à la vie que tous les prisonniers ont connue dans les stalags, oflags et kommandos, quel que soit le pays de détention. De même, les difficultés des puissances détentrices pour gérer, dans les premiers temps, l’afflux de prisonniers se retrouvent en France, ainsi qu’en témoigne le taux très élevé de mortalité des prisonniers allemands à la fin de la guerre. Autre exemple commun à tous les pays : le cheminement administratif nécessaire pour employer des prisonniers : « toutes les demandes émanant de particuliers ou de services publics devaient être adressées à un bureau de l’inspection départementale du travail et de la main-d’œuvre. Celui-ci les transmettait à l’inspection du travail, qui, à son tour, établissait, en accord avec les services administratifs dont dépendaient les demandeurs (…) une liste classée par ordre d’urgence. Cette liste était envoyée, en dernière instance, au commandant régional des prisonniers de guerre, qui ordonnait alors aux commandants des différents dépôts de donner satisfaction aux demandes en prêtant les prisonniers de guerre requis ». (p. 109-110).
Une captivité spécifique
Mais l’originalité constituée par les prisonniers de guerre allemands par rapport aux prisonniers de guerre d’autres nationalités est valorisée.
Une première originalité apparaît dans leur statut d’abord : 300 000 prisonniers seulement sont en 1944 sous l’autorité directe de la France. Les autres – 700 000 environ sont détenus par les armées britannique et américaine. Des tensions de plus en plus fortes apparaissent entre les populations civiles françaises qui commencent à déblayer pour reconstruire, sans aide extérieure, alors que les prisonniers de guerre allemands sont sur place mais employés au service exclusif des armées alliées. Ils semblent parfois aux Français être trop bien traités par rapport au sort qu’ont connu les prisonniers français en Allemagne. Le général de Gaulle souhaite intégrer, par manque de main d’œuvre, les prisonniers allemands à la reconstruction du pays. Valentin Schneider évoque « un véritable marchandage (…) entre les différentes nations européennes, chacune désirant s’assurer une part des ressources » que sont les captifs allemands (p. 78) et des transferts de prisonniers ont lieu, bien qu’il s’agisse d’une infraction à la Convention de Genève qui interdit de traiter les détenus comme un butin. Ces prisonniers de guerre ne le sont d’ailleurs plus réellement puisque leur pays, le IIIè Reich, n’existe plus : les Alliés, de ce fait, ne sont pas tenus d’autoriser les visites de la Croix Rouge et les Allemands ne sont pas représentés par une puissance protectrice (p. 82). La convention de Genève ne les protège pas, ils sont soumis à la puissance qui les a capturé.
Une autre originalité concerne l’âge des prisonniers et notamment le cas tout à fait particulier des enfants – 13, 14 ans- enrôlés à l’extrême fin de la guerre par l’armée allemande. Ces prisonniers de guerre particuliers sont regroupés, bénéficient d’une alimentation plus riche et d’un enseignement. (p. 56) Une université est même créée.
Enfin, les rapports entre les prisonniers et la population civile sont originaux. Des preuves de relations cordiales ont été trouvées – ce qui fut le cas pour tous les prisonniers de guerre- , mais dans le cas des prisonniers allemands, les différences sont importantes. La guerre est achevée, l’Allemagne a capitulé sans conditions et beaucoup de prisonniers sont considérés comme « une réparation de guerre » (p. 115) par des Français qui ont beaucoup souffert de l’Occupation.
L’utilisation pédagogique
L’exemple des prisonniers de guerre, rarement utilisé, peut fournir des exemples différents dans les cours. L’utilisation pédagogique de ce livre peut intervenir dans le prochain programme d’histoire de terminale (si le projet n’est pas modifié) pour évoquer l’histoire et la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Ce livre s’appuie sur un ensemble d’annexes très complet et bien choisi et sur une bibliographie internationale très précise. Il participe de manière importante à la recherche historique concernant les prisonniers de guerre qui s’avère très dynamique actuellement.
Evelyne Gayme
Bonjour,
Impossible pour nous de vous le dire. Le mieux serait de vous renseigner auprès des services administratifs allemands.
Bonjour, je voudrais savoir si un prisonnier allemand nommé CAR J. aurait été employé dans un village de Bresse en août 1945
Bonjour,Mes parents ont eu un prisonnier allemand en cotes d’armor(GRUNBERG (orthographe incertaine) WILLY .J’aimerais prendre contact avec sa famille.merci.
1945- Mes grands parents maternel habitaient Neuville/Margival (02 ). Ma mère fréquentait un ancien prisonnier de guerre Francais de retour et embauché par l’armée Américaine comme garde des prisonniers Allemands. Les samedi soir sous l’égide des Américains un orchestre de prisonniers Allemands nous faisait danser. Situation ubuesque après 4 années d’occupation, de privation. Je ne peux oublier.
Les Archives départementales de l’Aisne (qui rouvrent aujourd’hui même) devraient vous donner quelques éléments. Consulter les inventaires de la série continue.
Frédéric Stévenot
Bonjour,
Je cherche des informations et des photos sur le camp de prisonniers Allemand Siegfried en 1946 tenu par les américains au château de Bellevue 02200 BILLY sur Aisne.
Cordialement
Benoit Léon-Dufour