Pierre-Louis Rey présente une histoire des téléphériques, illustrée de près de 300 documents iconographiques de grande qualité, avec l’aiguille du Midi en vedette. Pour l’auteur, les téléphériques sont une passion d’enfance.

En huit chapitres chronologiques, l’auteur parcourt l’histoire des ascensions et des moyens d’atteindre les sommets.

La première ascension du piton nord de l’aiguille du Midi date de 1818, le sommet a été atteint en 1856. C’est le début d’une aventure humaine, technologique et économique, du projet de funiculaire aérien à la construction du téléphérique.

Avant même le projet chamoniard de 1905, l’auteur recherche les premières tentatives de déplacement par câble, des ponts de singe au Japon dès le XIVe siècle, au transbordement d’un canon en 1440 alors que Léonard de Vinci décrit la fabrication d’un câble torsadé.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Allemands et Anglais se livre à une concurrence sérieuse pour la mise au point de transport par câble. En 1872, l’Autrichien Théobald Obach, avec sa pince débrayable, préfigure les téléphériques. Les premiers essais de transport de personnes donnent vie à des projets, par câble ou crémaillère, à vocation touristique : Rigi, Jungfrau, TMB qui atteint le nid d’aigle en 1913. La Première Guerre mondiale stoppe définitivement ce projet d’accès au Mont-Blanc.

La concurrence entre Saint-Gervaisdépart du TMB et Chamonix, relance de transport l’idée d’un téléphérique vers l’aiguille du Midi. Ailleurs en Europe et dans le monde les funiculaires (La Ficelle à Lyon, Istanbul…) ou par câble « Aéro-car » de San Sebastian (1907), traversée des Chutes du Niagara, Rio de Janeiro.

L’auteur décrit les problèmes techniques à résoudre pour le projet de l’aiguille du midi, mais aussi la mobilisation de la main-d’œuvre pour la construction des pylônes, « sherpas des temps modernes ».

La première guerre a stoppé les projets, mais la technique est utilisée en temps de guerre ? Les J. O. de Chamonix en 1924 relance le projet jusqu’à la gare de la Para. Le second tronçon La Para-gare des glaciers est inauguré en 1927. L’auteur montre que si l’initiative est souvent locale, les ingénieurs, les capitaux viennent de l’extérieur, sauf dans un cas : la famille Cachat pour l’équipement du Brévent.

La nouvelle technique de pylône en béton est copiée au Salève, à Megève, a Bellevue et liée au développement du ski. Le câble est partout présent avec les premiers téléski, ce sont les débuts de l’entreprise Pomagalski. Le chantier du téléphérique par le col du Midi, premier tracé, est très difficile : conditions météorologiques, accidents, aléas politiques du second conflit mondial ? Le tracé est abandonné en 1948.

Dans la vallée deux projets : un tunnel vers l’Italie et un nouveau téléphérique vers l’aiguille, mobilise la vallée. Pour ce dernier le problème numéro 1 est le poids du câble pour relier le plan de l’aiguille (premier tronçon) et le sommet, sans pylône. En 1953, une première ligne de service est terminée, un chantier vertigineux, dans le froid et l’altitude. Le premier voyage a lieu le 31 mi 1955 avant l’ouverture au public.

Au-delà de l’aiguille, la liaison avec l’Italie, au-dessus de la Vallée blanche est réalisée, non sans critiques entre alpinistes et partisan du développement d’un tourisme de masse : « une absurdité, une faute de goût, et une injure »Déclaration de Maurice Herzog, président de le Fédération française de la montagne, le 17 mars 1956, citée p. 162.

La fréquentation du sommet de l’aiguille Forte fréquentation du téléphérique de l’Aiguille du Midi pendant le week-end de l’Ascension (2019). Pour des statistiques officielles : L’observatoire du Mont Blancest toujours une attraction même si la fonte actuelle du permafrostVoir une série de reportages de FR3 Alpes impose des travaux de sécurisation. Le transport par câble connaît aujourd’hui des développements urbainsTrams du ciel (Atlas mondial des téléphériques et autres transports urbains à câble), Jean Robert Mazaud, Editions La Découverte, 2017.

Une histoire de technique, d’ingénieurs et d’investisseurs qui ont transformé l’accès aux sommets au moment où se développait le tourisme.

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