Réédition d’une première version parue en 2009, ce beau livre cherche à faire le lien « entre l’agriculture et l’alimentation, entre la Terre et notre assiette ».
Rédigé par Florence Thinard, illustré par Loïc Le Gall et préfacé par Pierre Rabhi, l’ouvrage bénéficie également de l’apport du photographe Peter Menzel (dont les travaux avaient été cités lors du FIG 2012) qui propose de nombreux clichés même s’il n’est pas le seul à avoir fourni le corpus.
Et ce sont précisément les photographies qui animent la première partie logiquement baptisée « Voir ». Plantations, élevages, récoltes pour le volet «a griculture » et, pour celui consacré à « l’alimentation », des exemples de cuisines régionales mais également des approches plus thématiques (goûts/dégoûts, « fast » contre « slow », ambiances des repas…).
Les enfants, à qui se destine l’ouvrage, devraient avoir l’œil attiré par ces images (p 40, la fabrication de BN, p 41, celle des bonbons schtroumpfs, voire, p 39, celle du « juice tanker ») mais c’est également sur le fond du propos que le livre essaye de leur faire prendre du recul. Il est d’ailleurs rappelé, p 44, que la publicité fait d’eux des proies faciles : « A 6 ans, un enfant sur trois croit ce que disent les publicités. A 12 ans, il y en a encore un sur dix ».
Les chiffres mobilisés sont également bien sélectionnés pour illustrer des idées importantes : préface, « la Terre, que l’être humain est seul à cultiver, ne représente qu’une mince couche de 20 cm répartis sur 1/10ème de la surface des continents émergés » ; p 16, « 80 % des légumes cultivés il y a 50 ans ont disparu à jamais » ; p 24, « la plupart des 795 millions de personnes affamées ou mal nourries sont des agriculteurs ».
Passées ces pages axées sur le visuel, s’ouvrent une partie « Comprendre » qui présente, outre l’histoire de l’agriculture et les différentes filières, les grands débats sur le sujet (les OGM, les additifs, les agrocarburants…) ainsi qu’une partie « Agir » qui donne des pistes pour mieux produire et mieux consommer. Il est d’ailleurs intéressant de souligner que les pages ici développées s’adressent à des acteurs différents (l’enfant lui-même autour d’un « Je peux » mais également ses parents ainsi que les différentes entités politiques de la commune à la communauté internationale en passant par le pays et l’Union Européenne).
Ce livre apparaît donc une réussite, à l’image du sentiment récolté lors de la lecture de la première version.