Après le Dracula de Bram Stoker et le Frankenstein de Mary Shelley, Georges Bess s’attaque à un immense morceau de la littérature française, le Notre Dame de Paris de Victor Hugo. Une tâche monumentale, tant le roman de Hugo fourmille de détails, de précisions, de personnages hauts en couleurs et de dramaturgie. Une BD disponible en 2 formats: un classique et une édition de prestige en grande taille.

A l’instar des deux titres cités précédemment, oeuvre est intégralement en noir et blanc, Georges et Pia Bess jouant avec les nuances de noir, de blanc et de gris, s’amusant avec les ombres et les reflets, pour magnifier le travail de Victor Hugo. Car oui, évidemment, le résultat graphique est tout simplement époustouflant. Et pourtant, la barre était haute avec Dracula et Frankenstein. On ne saurait trop recommander les éditions en grand format pour profiter au maximum des planches magnifiques offertes par les époux Bess.

La BD est découpée en 22 livres qui reprennent la trame du roman, respectant ses personnages principaux, son rythme, ses ellipses. De la découverte de Quasimodo lors de son couronnement comme rois des fous, en passant par la quête maternelle d’Esmeralda et les triangles amoureux, la trame majeure du roman est respectée.

Le visuel très détaillé et brut de Georges Bess apporte de la profondeur, de l’humanité, du relief aux personnages. Il en ressort l’image d’un Paris poisseux, quelque peu maudit, où la recherche du bonheur semble parfois perdu et impossible. La retranscription visuelle de la capitale et des habitants renforce l’aspect sombre et quelque peu décadent de la ville.

En résumé, ce roman graphique est un nouveau bijou visuel et narratif de Georges Bess. L’histoire est prenante, parfaitement retranscrite pour en saisir l’épaisseur et les ambitions de Victor Hugo. Tout comme les autres titres de cet auteur, cette BD semble être un indispensable de toute collection.

Présentation de la BD sur le site de l’éditeur

« Un monument de la littérature pour un roman graphique cathédrale.

On savait Victor Hugo humaniste ; en relisant Notre-Dame de Paris, on le découvre punk ! Contestataire, drôle et anarchisant ! Non seulement cette épopée nous précipite de la hauteur de cinq siècles, en plein cœur du Paris médiéval, dans une Société brutale et obscurantiste où règnent bûcher, superstitions et haine de l’hérétique, mais dans ce décor fascinant, Hugo nous offre un récit d’une saisissante modernité. Au centre de ce drame, une jeune fille, Esmeralda, ses prédateurs et la cathédrale Notre-Dame comme axe, édifice totémique autour duquel gravitent tous les protagonistes et se tisse le sourd complot des ténèbres.

Après les succès de Dracula puis de Frankenstein, Georges Bess nous revient avec le plus emblématique des écrivains français. Il s’associe au souffle hugolien pour nous livrer une magnifique fresque historique, épique et romanesque qui rend hommage à la richesse de l’œuvre originelle. Bess se saisit ici du mythe comme personne ne l’avait fait auparavant avec son imposante maestria graphique et un noir & blanc aussi ensorcelant que le regard d’Esmeralda. C’est un tour de force à grand spectacle, intense et fastueux, peuplé de personnages légendaires ! »

Présentation des auteurs sur le site de l’éditeur et Babélio.

« Georges Bess se fait d’abord un nom en Scandinavie et aux États-Unis. En jouant les remplaçants de luxe auprès de tout ce que la Suède compte de dessinateurs, il se façonne, comme il le dit lui-même, une main de « mercenaire », capable dans tous les styles de surpasser ses modèles. Fort de cette technique multiforme, il collabore à la version scandinave de Mad. De 1977 à 1987 il dessine les histoires du Phantom, fameux héros masqué bataillant contre les forces du Mal. Il rentre à Paris en 1987, où il rencontre Alejandro Jodorowsky, qui lui propose rapidement d’illustrer l’histoire du Lama Blanc. Ensemble, ils signent d’autres séries majeures : Anibal 5, une version androïde, obsédé sexuel et explosif de James Bond en 1990, Juan Solo, tueur sud-américain en 1994, récompensé par l’Alph’art du meilleur scénario au festival d’Angoulême. En 1998 il publie son premier album en solo, dont il rêvait depuis longtemps : Escondida. Suivront d’autres magnifiques albums : BobiPéma LingLééla et Krishna, diptyque imprégné de son amour pour l’Inde. Amour qui se manifestera une nouvelle fois avec la parution de la série Le Vampire de Bénarès (Glénat) et du recueil Incredible India (Vents d’Ouest). En 2019, Glénat édite son adaptation en noir et blanc du roman épistolaire Dracula de Bram Stoker. La BD est sélectionnée au FIBD d’Angoulême l’année suivante. En 2020, Bess revient à la science-fiction est signe le premier tome du diptyque Amen dont le deuxième opus sort en 2021. La même année il signe Mary Shelley Frankenstein et en 2022 il revient avec une édition définitive de Bram Stoker Dracula. Réside à Paris.« 

« Pia Bess – Pia Van Ling est peintre et coloriste de bande dessinée. Elle est la femme de l’auteur et dessinateur Georges Bess (1947) avec qui elle a collaboré à plusieurs ouvrages. Quelques soient les outils qu’elle utilise, les pinceaux larges ou petits, les couteaux ou la spatule, c’est par le jeu des motifs, des accidents et des transparences que l’image nait, suspendue, entre rêve et réalité. La série des portraits, puis celle des lieux de rencontres que sont les cafés, les commerces parisiens, etc. sont nées du désir de sonder la vie, le monde, son monde, parler des gens, de la rue, du quotidien… »