On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. Certes, mais l’action de ce tome un du voleur de feu, une vie d’Arthur Rimbaud de Damien Cuvillier, se déroule un peu auparavant, évoquant l’enfance de l’homme aux semelles de vent et les débuts de son adolescence .
Le roman graphique débute par une traversée de la Meuse suivie d’une déambulation dans une morne Charleville, du jardin public à la place Ducale, pour enfin arriver dans l’appartement des Rimbaud.
Le ton est vite donné : le père est un militaire totalement absent et la mère une femme malheureuse et pieuse, d’une rigidité épouvantable.
Le jeune Arthur se rend également à la ferme de la Roche, lieu qui appartient d’abord à sa grande tante puis à sa mère. Il y fera ses premiers labours et y connaîtra sa première ivresse.
L’album s’attache à mettre en avant les extraordinaires capacités intellectuelles du jeune Arthur : il déclame très tôt des vers complets de l’Enéide et fait publier un premier poème, à l’âge de quinze ans, (« Les étrennes des orphelins ») dans la Revue pour tous. Et il n’hésite pas, dans le même temps, à monnayer ses talents de latiniste auprès de ses camarades.
Sa rencontre avec le professeur de rhétorique Georges Izambard, s’avère déterminante. Ce dernier lui fait découvrir Flaubert, la poésie parnassienne et la politique…
Servi par un dessin de qualité, ce premier tome du voleur de feu emporte l’adhésion et on attend le deuxième volet pour marcher de concert sous les tilleuls verts de la promenade !