Une incursion scandinave en Amérique du Nord

En 1968, une épingle de bronze à tête trouée est retrouvé sur un chantier de fouilles de l’île de Terre-Neuve au Canada. Il s’agit de l’une des premières traces d’une présence viking en Amérique avant l’arrivée des Espagnols au XVe siècle. Le site de l’anse aux Meadows devient alors l’un des premiers sites inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978, au même titre que la cathédrale d’Aix-la-Chapelle (Allemagne), les églises de Lalibela (Éthiopie) ou que le parc national de Yellowstone (États-Unis d’Amérique).

Ce site découvert par Helge Instad en 1960 a été fouillé par sa femme, l’archéologue Anne Stine, qui a confirmé l’origine norroise des vestiges retrouvées. Des indices pour tenter de localiser le Vinland avaient été trouvés par les savants en analysant deux sagas scandinaves : la saga des Groenlandais et la saga d’Eric Rauda. Une mention de l’itinéraire suivi décrit « une plage prodigieuse devant laquelle on pouvait naviguer pendant une journée » (page 5). L’explorateur Helge Instad a donc recherché les lieux pouvant correspondre et trouva une plage de 65 kilomètres de long près de Cape Porcupine au Labrador. A partir de ce lieu, la saga précise qu’il fallait naviguer pendant deux jours pour rejoindre la colonie. Ce qui permet d’arriver à la pointe Nord de Terre-Neuve, sur le site de l’Anse aux Meadows.

A partir de là, le récit de l’arrivée des Vikings débute par le projet d’Ottar Karlsen vivant dans dans l’Est du Groenland, à Herjolfsnes, en 1001. Son objectif est retrouver les terres aperçues par le père d’un ami, Leif Eriksson, lors d’une tempête l’emmenant à l’Ouest de l’Islande. Une fois en mer, Ottar Karlsen atteint l’Helluland (« la terre de la pierre plate »), puis le Markland (« la terre des arbres ») où ils se ravitaillent en bois. L’équipage va revenir au Groenland avant de repartir pour un deuxième voyage à la recherche du Vinland. Les Vikings établiront un campement et rencontreront des Amérindiens (« Skraelings » à la page 46). Une bataille s’engage.

Source : Extrait tiré de la BD « Vinland » publié chez Glénat, Juillet 2021, pages 6-7

Un récit attendu et plaisant, construit par un scénario qui a tendance à basculer dans la fiction. Il n’empêche que ce tome plaira aux collégiens et lycéens, toujours avides d’en savoir plus sur les Vikings, dont la place dans les programmes scolaires est, contrairement à la culture populaire, quasi-inexistante.

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Antoine BARONNET @ Clionautes