Watchdogs Légion, Tome 2 « Spiral Syndrome« , est la suite et la fin du tome 1 « Underground Resistance« , paru chez Glénat.
Synopsis
Guns of Kennington ! L’organisation DedSec a été sérieusement mise en péril par l’attaque meurtrière de la rave party. Mais le groupe n’a pas dit son dernier mot, bien au contraire ! Ses membres sont déjà lancés sur la piste des coupables de l’attentat. Il est plus que temps de passer à l’action : Le trafic humain se poursuit au coeur du camp de réfugiés de Kennington et chaque jour le nombre de victimes augmente. DedSec fera payer les responsables de toutes ces vies brisées. Plongez en BD dans l’univers cyberpunk et dystopique du blockbuster de chez Ubisoft : Watch Dogs Legion ! Dans cette aventure à la fois indépendante et complémentaire au jeu, Sylvain Runberg et Gabriel Germain tissent une intrigue mêlant anticipation, action et métaphore politique au coeur d’une terrifiante (et pourtant si crédible) Londres, entre V pour Vendetta, Blade Runner et Black Mirror. Un arc en deux tomes.
Techniquement le lecteur retrouve la même équipe que pour le premier tome. Le dessin de Gabriel Germain est aisément identifiable, et si ce n’est quelques détails dus à la colorisation, Arif Prianto ayant rejoint l’équipe, les mêmes codes sont appliqués. Couleurs flashy, scènes d’action globalement réussies, bonne lisibilité, il n’y a pas de fausse note. Les codes graphiques peuvent rebuter, mais pour qui aura apprécié le premier tome, ces derniers ne seront pas une surprise.
Une suite menée tambour battant
On retrouve ainsi l’organisation de rebelles, Dedsec, là où nous l’avions laissé, en mauvaise posture. Le scénario propose une sorte de revanche, de second round, face au système qui oppresse Londres. La capitale est toujours aussi oppressante quant à son contexte politique, et le scénario est mené tambour battant. Sans pouvoir vraiment l’expliquer, la ville m’a semblé plus immersive dans ce second tome.
L’atmosphère de complot baigne un monde extrêmement engoncé par les différentes technologies, et elle fonctionne à plein. Contestataire de l’ordre établi, la bande dessinée et le scénario de Sylvain Runberg permettent de passer un bon moment. Ce second tome qui conclut le récit, n’apporte pas véritablement de nouveautés. Pour autant, il en reste intéressant dans le sens où il permet de poursuivre la réflexion autour de la contestation d’un système autoritaire, du contrôle des médias, dans une sphère propice aux complots en tous genres et aux luttes d’influence de type Anonymous. Tandis que les trafics d’êtres humains à destination d’un sombre trafic d’organes est dénoncé, Dedsec est un mouvement qui s’inscrit dans un processus plus ancien, évoquant parfois le mouvement punk, l’esprit « no futur » étant rappelé par exemple rappelé au détour d’un graffiti ou d’un dialogue.
Un travail sans surprise, mais permettant de passer un bon moment
Ces derniers sont de bonne facture, permettant une immersion tout à fait crédible dans cet univers. Certains termes sont soulignés, par une police en gras, mettant le doigt sur des combats tout à fait actuel, notamment face à la désinformation, permettant de souligner ici un thème technologique, là une simple intonation rendue nécessaire par le dialogue.
Personnages masqués face aux drones, nanotechnologies face aux caméras surveillant les moindres faits et gestes, c’est un petit peu comme si, une certaine façon, la Casa de Papel rencontrait l’univers de Mr.Robot, tout en glissant de réels clin d’œil à V pour Vendetta.
Watchdogs Légion, Tome 2 « Spiral Syndrome » est livré avec un cahier graphique extrêmement intéressant. Ce dernier propose des travaux, des esquisses d’ancrage, mais aussi de colorisation. La question de l’ambiance est particulièrement détaillée et il est toujours intéressant de creuser ce travail en amont. Découpage efficace, cadrage classique, c’est donc un travail de bonne facture qui permet de conclure ce récit.