Nous invitant à réviser nos idées et à revoir nos cartes, notamment par l’intermédiaire de la préface de François de Singly, cet atlas des Français rédigé par Laurence Duboys Fresney, sociologue à l’OFCE, se propose de dresser un portrait d’un peuple « vivant, surprenant et peut-être méconnu ».

La première des quatre parties traite des grandes structures de la société. Les données démographiques nous montrent que la population augmente, surtout grâce au solde naturel et que l’espérance de vie augmente. La fécondité est également élevée, supérieure à la moyenne européenne. Si le modèle de la famille traditionnelle est ébranlé, celle-ci demeure toujours une valeur forte se muant en un espace davantage démocratique. L’emploi se féminise, se tertiarise et s’urbanise, devient plus flexible mais aussi plus précaire, le chômage augmentant sans cesse. Les pratiques de consommation s’homogénéisent, on dépense moins pour l’alimentation et l’habillement et davantage pour la communication et le transport.

Traitant des institutions, le second volet révèle qu’elles ont vu leur poids se restreindre avec l’arrivée de comportements de type clientélistes. La réduction de l’intérêt pour la religion affecte même la connaissance culturelle au delà de la seule pratique sans que la carte nationale ne soit pour autant modifiée. L’armée est moins importante mais plus professionnelle et plus qualifiée. La justice se trouve elle encombrée par un public la sollicitant pour un oui ou pour un non, les peines se multipliant et s’allongeant. Les faiblesses de notre système éducatif montrent malgré tout que de plus en plus d’élèves sont formés et diplômés, notamment les filles. Les syndicats, multipliés, voient leurs adhérents se restreindre, les salariés cherchant des pistes ailleurs (milieu associatif). La désaffection envers la politique est elle bien consommée.

La troisième partie s’intitule « fluidité et fractures sociales » montre l’apparition de valeurs renouvelées sur la tolérance, la confiance, l’entraide entre générations. Les seniors sont plus nombreux et brouillent les classifications puisque vieillesse et retraite ne se confondent plus. La pauvreté, plus insidieuse, a changé de visage et touche de plus en plus de catégories de citoyens. La violence décline mais est davantage perçue et dénoncée. Quant aux femmes, elles poursuivent leur « irrésistible ascension » !

Un peu plus redondante dans ses exemples, la dernière partie s’intéresse aux modes de vie des français qui ont davantage de temps libre et l’utilisent dans le cadre de vacances. Culturellement, la dépendance à l’écran et surtout au web est bien marquée et si on lit moins qu’avant, il apparaît que l’on sort davantage et que l’on écoute davantage de musique. Et si l’individualisme monte, il entraîne de nouvelles demandes de sociabilités.

Quelques bonnes cartes mais surtout beaucoup de graphiques pour cette approche sociologique qui alimentera les préparatifs de cours de géographie mais également d’histoire sur les questions relatives à notre société contemporaine.