Comment nourrir la planète ? Telle est la question à laquelle cet atlas cherche à répondre en proposant une grille de lecture du potentiel agricole de chacun des pays étudiés.

Il s’inscrit dans une réflexion très présente aujourd’huiVeut-on nourrir le monde ?, Sébastien Abis, Armand Colin, 2024, entre croissance démographique, conséquences du changement climatiques et crises multiples : COVID, guerre en Ukraine, conflits… Il s’agit d’inscrire la réflexion dans le temps long, de mesurer les réussites et les échecs des politiques agricoles et alimentaires dans 30 pays, choisis sur tous les continents.

D’emblée les auteurs, Philippe DucroquetÉconomiste et ingénieur en agriculture, il est titulaire d’une maîtrise en économie alimentaire (université du Massachusetts) et d’un doctorat en géographie (université de Toulouse-Le Mirail), et est diplômé de la Harvard Business School (Advanced Management Program). et Jean-Paul CharvetIls sont les rédacteurs du dossier « Crise alimentaire », dans le n°81 de la revue – CARTO, Areion Group, Janvier-Février 2024, placent leur réflexion dans le cadre des ODDTableau p. 10.

 Une longue première partie alliant texte et graphiques et cartes précèdent l’atlas.

Les composantes de la sécurité alimentaire

Un constat : depuis les années 1990, la consommation mondiale augmente, mais la sous-alimentation aussiCarte de l’évolution de la sous-alimentation p. 17.

Évolution de la sous-alimentation entre 1991 et 2015 (P. 17)

Les facteurs d’augmentation de la consommation alimentaire sont de deux ordres : croissance de la population et augmentation de niveau de vie. Face à ce constat, des incertitudes pèsent sur le potentiel de production agricole. Les surfaces ne sont pas extensiblesGraphique des SAU et des surfaces cultivables à l’horizon 2050 p. 22, les rendements, dans les pays développés plafonnent.

Autre source d’inquiétude, la ressource en eau alors que les surfaces irriguées augmentent et que le changement climatique menace.

Un paragraphe est consacré à l’ODD n° 15 : l’agriculture « intensive » en question, l’agriculture contre l’environnement ? C’est aux dépens de la forêt que les surfaces agricoles s’étendentCarte p. 25.

Les auteurs montrent aussi les accaparement de terres par des pays étrangersLa carte, p. 29, présente à la fois les investisseurs et les cibles..

De plus en plus de pays s’interrogent sur l’intérêt d’un protectionnisme en matière agricole et alimentaire. Quelle place pour le libéralisme intérieurLiberté de choix des cultures pour les agriculteurs  ?

Quel contrôle et quel soutien de l’État dans un monde où les échanges internationaux ne cessent d’augmenterStatistiques p. 32La frise chronologique des politiques agro-alimentaires (p. 33) complète utilement le propos.

Les fiches par pays

Elles sont organisées par continents.

« Afin d’éviter tout a priori idéologique, nous avons opté pour une approche pragmatique, en observant les faits a posteriori. »(p.12)

  • Afrique subtropicale : Côte d’Ivoire, Éthiopie, Madagascar, Malawi, Mali, Nigéria, Sénégal, Zambie.
  • Maghreb et Moyen-Orient : Algérie, Égypte, Iran, Israël, Maroc, Turquie.
  • Asie : Chine , Inde, Indonésie, Thaïlande, Vietnam.
  • Amérique latine : Argentine, Brésil, Cuba, Haïti
  • Un regroupement sous le titre de « pays du Nord » : Australie, Canada, États-Unis, Japon, Russie et Ukraine, Union européenne.

Ces fiches sont présentées selon un modèle en trois doubles pages.

La situation est présentée en termes de contexte (milieux physiques) et d’enjeux, accompagnée d’une carte des régions agricole du pays et de courbes ombre-thermiques.

Une histoire de l’agriculture depuis le milieu du XXe siècle est décrite puis accompagnée d’une frise chronologique des politiques et mesures agricoles. Un double graphique fait le parallèle entre l’évolution de la production céréalière et de la population, puis l’évolution des importations de céréales et de la disponibilité alimentaire.

Extrait p. 39

La troisième double page décrit l’agriculture actuelle : surfaces exploitées ; structure des exploitations, potentiel, échanges, niveau de sous-alimentation. Un texte présente les perspectives de chaque pays.

Conclusion : Atteindre la sécurité alimentaire est une ambition de 3 des 17 ODD (n° 1-2-3). Tous les pays n’ont pas les mêmes atoutsTableau des pays en fonction de leur potentiel agricole p. 235. Les auteurs concluent sur les politiques de lutte contre la faim.

À n’en pas douter, les professeurs trouveront, dans cet atlas, des graphiques et des cartes très utiles pour leur enseignement.

Extrait https://www.liseuse-hachette.fr/?ean=9782268110370