Un carnet de voyage qui dénonce la pollution plastique de l’île indonésienne

Les éditions Akinomé sont mises à l’honneur de la Cliothèque. Après l’Asie centrale (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan) la Corée et la Chine, cet éditeur spécialisé dans l’écologie et les voyages nous emmène en Asie du Sud-Est, dans l’archipel indonésien, à travers un carnet de voyage préalablement publié en italien.

Le voyage débute à Bali puis se prolonge sur l’île de Lombok. L’objectif du livre est alors de retranscrire graphiquement, avec de courts encarts de texte, un voyage réalisé en 2015 par trois voyageurs italiens, dont l’auteur des textes, Laura Roncallo, et l’auteur des dessins, Defe (Alessio Defendini). Se qualifiant de « collectionneur impulsif » dans la préface, Defe a conçu ce livre comme un ensemble de dessins, agrémentés de collages « d’une tonne de reçus, de tickets et d’autocollants dispersés un peu partout » (page 8). Le résultat est éclectique, coloré et invite au dépaysement.

«  ! Me voilà. Qui oserait nier que Bali est le paradis du tourisme et de la consommation ? En ce qui me concerne, j’ai surtout apprécié son authenticité. Le parcours que nous avons suivi a démarré à Kuta. Nous nous sommes ensuite perdus dans la péninsule de Bukit, puis nous sommes remontés vers Ubud. D’aucuns trouveront que mon voyage a été en réalité plutôt restreint. Pour autant, il ne m’a pas laissé indiffèrent. J’ai certes visité la partie la plus occidentalisée de l’île, mais elle reste malgré tout solidement ancrée dans la tradition. Les coutumes des Balinais, comme les processus, le caractère solennel des offrandes dans les temples m’ont fortement impressionné. »

Bali de Laura Roncallo et Defe, publié chez Akinomé, 2021, page 14.

La couverture représente la sorcière Rangda, à la tête d’un groupe de sorcières et considérée comme « la reine des leyaks, des créatures surnaturelles » qui apparaissent dans la danse Barong (page 64). Expressif et colorée, ce dessin est à l’image du livre.

Après un atterrissage mouvement à Denpasar, les deux voyageurs rejoignent deux amis, Shadè et Ermanno à Kuta Square. La musique, la cuisine, la danse, les rites religieux et la préservation de l’environnement sont des thèmes récurrents tout au long des cinq chapitres. Dégustation de nasi goreng, visite de temples et déambulation sur la plage de Tanjung Aan sont au programme. Parmi les dessins les plus remarquables, signalons le centre islamique Nusa Tenggara Bara sur l’île de Lombok.

La fin de l’ouvrage insiste sur les conséquences de la massification du tourisme, la pollution engendrée et le refus de la Chine d’importer une partie des déchets européens à partir de 2017. Le plastique se retrouve souvent dans la mer. « Vieilles tongs, pneus, déchets de toutes sortes s’échouent avec une grâce qui n’a rien à envier aux tortues de mer » (page 118). Une allégorie d’un vivaneau mis en conserve est lisible à la page 118 sous la forme d’un poisson, la bouche grande ouverte, crachant des flammes en direction du ciel étoilé. Le développement du tourisme en Indonésie ne se fait donc pas sans conséquence pour la faune, la flore et la société.

Source : Extrait tiré du livre « Bali » publié chez Akinomé, Octobre 2021, pages 22-23

Un récit graphique plaisant à contempler qui plaira aux candidats préparant la question sur l’Asie du Sud-Est pour l’agrégation. Il pourra également être mobilisé de l’impact du tourisme à Bali, dans le cadre d’un cours de géographie en classe de Seconde ou en BTS Tourisme.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien
  • Pour découvrir Sugoï, l’une des dernières parutions d’Akinomé et portant sur le Japon -> Lien

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Les éditions Akinomé viennent d’ouvrir une librairie/salon de thé à Paris. Vous pouvez donc découvrir les nouvelles publications sur le voyage ou l’écologie tout en dégustant un thé.

Pour cela, rendez-vous au 63 de la rue de Chabrol dans le Xe arrondissement (métro : Poissonnière).

Antoine BARONNET @ Clionautes