« Découvrez dix grandes batailles de manière décalée », ce n’est pas l’histoire des grandes batailles qui retiendra notre attention ici, mais davantage la manière dont celles-ci ont pu être vécues par des soldats généralement lambdas, qui font face à des événements qui les dépassent et conservent un regard prosaïque, marqué par les petits tracas du moment et non la portée historique de la bataille.
Parmi les 10 batailles retenues, certaines sont bien connues (Hastings, Waterloo, Marathon, le Chemin des Dames, …), d’autres plus confidentielles (le Combat des Trente (1351) lors de la guerre de succession de Bretagne entre 1341 et 1364 ou encore la bataille de Camerone (1863) durant l’expédition du Mexique entre 1861 et 1867).
Un style partagé entre humour et informations historiques
La structure de l’ouvrage est divisée en 10 chapitres, correspondant à chacune des batailles. Chaque chapitre est organisé comme suit :
– une première double-page présentant en quelques courtes phrases le contexte de la bataille ainsi qu’une carte permettant l’inscription dans l’espace. Ces cartes sont relativement simples, mais joliment dessinées.
– La partie « bande dessinée » à proprement parler proposant une situation liée à la bataille, toujours décalée voire absurde : ici un général américain prêt à déclencher une guerre en Afrique pour échapper au climat normand en 1944, là des soldats de l’armée romaine et de l’armée d’Attila qui se rendent compte que, parmi eux, il n’y a pas le moindre Romain ni Hun, … L’humour créé par le décalage entre le caractère historique des situations et les préoccupations particulièrement terre-à-terre des protagonistes rappelle celui de la série Kaamelott
– une dernière partie, de 2 à 3 pages, permet enfin d’expliquer la bataille ainsi que la guerre dans laquelle celle-ci s’inscrit. Il ne s’agit pas ici d’un texte développé, mais de quelques phrases courtes et percutantes, présentant brièvement le déroulé et les enjeux de l’événement.
Un roman graphique pour les amateurs d’histoire
C’est un ouvrage divertissant et agréable à lire par la qualité du dessin en grande partie en noir et blanc, mais avec une ou deux touches de couleur pour les vêtements, différente pour chaque chapitre. Les reproductions de tableaux de Yannick Orveillon sont également très réussies. Quant-aux situations imaginées, elles sont drôles et s’appuient parfois sur des anecdotes historiques qui donnent envie d’en savoir plus.
Les pages de contextualisation permettent de dépasser le simple divertissement et donnent elles-aussi envie d’en savoir plus sur ces batailles. Une courte bibliographie d’un ou deux ouvrages sur chacune de ces batailles aurait d’ailleurs pu être utilement ajoutée en fin d’ouvrage.
Benjamin Leroy