10e tome de l’Histoire dessinée de la FranceSacrées guerres associe à nouveau un historien spécialiste de la période et un dessinateur. Jérémie Foa est maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste des guerres de religion et de Catherine de Médicis. Pochep travaille régulièrement pour les revues Fluide Glacial et Topo.

La Saint-Barthélémy

Un figurant sur le tournage de La Reine Margot de Patrice Chéreau rencontre des revenants, victimes de la Saint-Barthélémy qui se plaignent d’être mis de côté une fois de plus. Notre figurant s’improvise réalisateur, les interviewe et part sur les traces de leurs bourreaux, puis de Catherine de Médicis. D’une tuerie orchestrée par la reine mère, on passe ainsi à un massacre de voisins. Un voyage dans le temps permet par la suite au narrateur de revenir sur les grands moments des guerres de religion.

Comme dans d’autres volumes de la série, une vision historiographique classique est confrontée à des analyses récentes. De plus, la BD comporte des notes de bas de page, ce qui permet facilement de retrouver les références historiographiques.

De la mémoire à l’histoire

Dans la seconde partie de l’ouvrage, un article revint sur le passage de la mémoire à l’histoire, en résumant les thèses des historiens des guerres de religion et en les replaçant dans leur époque. Un deuxième article revient sur l’angoisse du Jugement dernier, entre « comptabilité de l’Au-delà » et dénonciation des abus de l’Eglise. Aux angoisses eschatologiques, s’opposent l’idée luthérienne que « seule la foi sauve » et la double prédestination calviniste. La place du roi est également interrogée, entre monarchomaques et partisans d’un pouvoir royal absolu et de l’affirmation de la raison d’Etat. Les guerres de religion sont mises en perspective avec deux exemples étrangers : l’Espagne et l’Angleterre. Les artistes sont aussi évoqués.

Une galerie de portraits

Une galerie de portraits et leurs biographies succinctes ainsi qu’une chronologie en images concluent ce volume. Il est aussi assorti d’une courte bibliographie commentée, allant des références classiques aux ouvrages importants les plus récents. Les œuvres qui ont inspiré certains dessins sont citées.

Un ouvrage à la fois distrayant et irréprochable scientifiquement qui permet de se replonger dans l’historiographie des guerres de religion avant d’approfondir ses lectures. 

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Compte-rendu du tome 9 – En âge florissant

Jennifer Ghislain


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