Actualisation d’une première version sortie en 2007 en partenariat avec la MAIF, ce « guide du jeune enseignant (qui, au passage, perd son complément de titre « le plus beau métier du monde »… ne l’est-il déjà plus ?) s’affiche le compagnon de route indispensable des professeurs débutants de tous niveaux.
Rédigé par Fabrice Hervieu-Wane, journaliste ayant déjà œuvré sur les questions éducatives mais écrivant également sur le domaine de la spiritualité, l’ouvrage a reçu la collaboration éditoriale de Vincent Troger, historien de l’éducation à l’IUFM de Nantes.
Quelques chiffres en guise d’introduction sur les effectifs et les dépenses (on a toujours du mal à croire que l’éducation nationale est le premier budget de l’Etat en voyant certaines conditions d’exercice…) et neuf chapitres (l’autorité, les élèves, préparer ses cours, faire classer, évaluer et orienter, comprendre l’échec, innover, accomplir sa mission de service public, le plaisir d’apprendre) pour structurer ce livre à la présentation claire et aérée (distinction entre les points relatifs à l’école, au collège et au lycée) mais au contenu finalement assez lisse et banal.
Même s’il importe assez peu dans ce genre d’ouvrage, le plan est plutôt maladroit (commencer par l’autorité, la violence et les punitions en premier chapitre avant d’évoquer la connaissance des élèves et reléguer le « plaisir d’enseigner » à la fin n’apparaît pas des plus stratégique).
De nombreux lieux communs : vérifier le nombre de chaises avant de faire cours, être exemplaire, faire du sport, enrichir sa culture générale…jusqu’à l’encart sur le meilleur ami de l’homme-enseignant, le photocopieur et son imprévisible bourrage papier…
Peu de choses sont discutées alors qu’il y a matière : p 78 : si les programmes changent, c’est pour les moderniser (rien n’est moins sûr concernant les derniers…), p 84 : le délai de 12 mois entre la publication de nouveaux programmes et la sortie d’un nouveau manuel (rappelons que pour les programmes 2008 du primaire, de nouveaux manuels étaient sur le marché dans la semaine ayant suivi la consultation, factice, des enseignants sur les dits programmes), p 155 : la portée des évaluations nationales (celles de CM2 de cette année ont eu lieu en janvier et portaient sur la totalité du programme).
La réalité du terrain du débutant n’est effleurée que tardivement : un mot sur les ZEP en page 193, un autre sur les CLIS en page 215 alors que bon nombre auront les deux pieds dedans.
Le prétendant au concours trouvera ça et là des rappels synthétiques toujours utiles sur les grands sujets pouvant tomber à l’oral : quelques notions de psychologie de l’enfant et de l’adolescent, les différents types de cours et types de disposition d’une salle, l’erreur qui n’est pas une faute, les grands pédagogues…
Concernant le néotitulaire, quelques liens et annexes intéressants, un bon développement sur les TICE pour le secondaire, un rappel pratique de nos droits et devoirs mais beaucoup de redites, de faux débats (« qu’est ce qu’un bon prof ? ») et de témoignages en tout genre dont on peut toujours allonger la liste pour recenser tout les points de vue…bref, une impression très mitigée.
Quand au directeur (p 208) ayant réussi à réduire les incidents/accidents dans son école de 85 % à 0,25 % en cinq ans grâce au permis à points, chapeau (plutôt sceptique) bas.