Jours de sable

Fruit d’une solide documentation, ce roman graphique plonge le lecteur dans le Dust Bowl, aux Etats-Unis dans les années 1930, un univers rendu célèbre par John Steinbeck dans son roman Les raisins de la colèrePiste d’exploitation pédagogique : https://cinehig.clionautes.org/Les-raisins-de-la-colere.html.

Au-delà de la description sensible d’un phénomène physique Dust Bowl, orage de poussière, l’auteur montre la détresse des paysans confrontés à la sécheresse qui les poussent à migrer toujours plus vers l’ouest, vers la Californie.

Si l’ouvrage peut servir en cours d’histoire, il sera encore plus pertinent dans une activité de lecture de la photographie de presse. On suit le jeune photographe John Clark engagé par le FSA (Farm security administration) pour documenter la crise agraire dans l’Oklahoma. Cette mission devient vite un apprentissage de son métier : peut-on tricher avec la réalité pour mieux montrer la sécheresse, la pauvreté ? Comment aborder les hommes et les femmes pour le prendre en photo ? Les respecter ? Comment traduire les sentiments intimes, le désarroi ?

Le jeune homme découvre donc à la fois l’éthique du photographe, la question de la distance avec son sujet et les limites de l’image pour montrer la vérité.

On pourra mettre en parallèle l’ouvrage Les 100 photos du siècle dans lequel Marie-Monique Robin et son équipe de Capa sont parties à la recherche des auteurs et des personnages de ces photos emblématiques du XXe siècleChène/Arte, 1999, 224 p. – Les photographies sont ainsi accompagnées de textes qui croisent le témoignage du photographe, celui des personnes photographiées et l’analyse du contexte historique.

Une photographie d’époque introduit chaque étape du récit dans cette BD. Quelques pages documentaires en fin d’ouvrage replace la BD dans l’histoire, décrit le rôle du FSA (1937-1942) et le travail de quelques-uns de ses photographes, notamment Dorothéa Lange pour l’une des plus emblématiques photographies de la crise de 1929