Les Presses universitaires de Laval réédite un document – source le journal tenu quotidiennement par un habitant de la ville de Québec au moment de la guerre franco-anglaise qui annonce la perte de la Belle Province dans le contexte de la guerre de Sept Ans. La première édition en 2009 marquait le 250e anniversaire du siège de la capitale de la Nouvelle France. La même année les Presses universitaires de Laval publiait l’étude de l’historien Charles Perry Stacey, Québec, 1759 : le siège et la bataille1.

Le journal du siège de Québec qui est l’objet de cette publication est annoté par Aegidius Fauteux2, journaliste, bibliothécaire et historien qui avait édité ce texte en 1921 et dont l’introduction est reproduite (pp. 53 – 55)

L’ouvrage comprend une longue préface qui explique l’idée même de cette édition et sur le sens pour les Québécois de la commémoration de cette défaite, une rapide mais intéressante réflexion dur histoire et mémoire.

Les auteurs évoquent les différents récits du siège et les auteurs qui ont étudié l’événement3. Ils retracent leurs propres recherches sur le manuscrit et l’auteur qui reste à identifier, sans doute un commis aux magasins de la Marine peut-être un dénommé de Vienne, une véritable enquête policière.

Un court chapitre : Principes de l’établissement du texte, montre la minutie de traitement de la source dont l’original a aujourd’hui disparu et met en lumière le travail de l’historien désireux de publier une source.

Le journal constitue un récit très documenté de la mise en défense de la ville non sans critique sur les choix stratégiques, des attaques anglaises et de la vie des assiégés.

L’auteur met en scène les troupes royales dont certaines arrivées récemment, les troupes de la colonie : les Canadiens, la mobilisation de la population pour construire des éléments défensifs, la mise en arme de la population civile : la milice de Québec mais aussi les renforts des milices de Montréal et trois-Rivières et l’aide des Amérindiens : Micmacs, Abénaquis, Outaouais. L’auteur fournit des détails sur les équipements militaires et les navires mais aussi sur les désaccords côté français sur la conduite des opérations. On notera que la bataille des plaines d’Abraham ne tient qu’une place modeste dans ce récit à chaud du siège.

Les nombreuses notes d’ Aegidius Fauteux qui constituent la seconde partie de l’ouvrage complètent le texte avec un luxe de détails sur les navires, les personnages impliqués mais aussi des informations sur le vocabulaire employé. Fauteux se réfère souvent au journal de Montcalm, mort de ses blessures le 14 septembre mais aussi aux sources anglaises.

L’ensemble constitue de fait un exemple du travail de l’historien dans la reconstitution d’un événement.

 

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1Édition en français de l’édition en anglais de 2002

2Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur différents aspects de l’histoire canadienne dont les Patriotes de 1837-1838, les bibliothèques canadiennes, les débuts de l’imprimerie au Canada ainsi que sur des familles et des personnages canadiens.

3Toutes références présentes dans la bibliographie en fin de volume.