Dominique Garcia plonge le lecteur dans l’univers des Gaulois. Il les présente loin des clichés et stéréotypes des vieux manuels d’histoire, à partir des textes antiques et des douilles archéologiques, une enquête vivante.
La collection « à l’œil nu » se veut une vulgarisation de qualité, écrite par des spécialistes, un texte agrémenté par que les photographies et les illustrations très colorées de Jeremy Perrodeau.
Chacun des dix courts chapitres est précédé d’une introduction synthétique suivie d’un texte précis, une structure qui offre deux niveaux de lecture.
Voilà un ouvrage qui pourrait trouver sa place dans les CDI des lycées, le langage soutenu semble difficile pour les jeunes lecteurs de sixième.
Dominique Garcia met en regard les écrits de l’antiquité grecque ou romaine et les connaissances issues des fouilles archéologiques, même les plus récentes.
De quoi est née la Gaule ?
L’historiographie des Gaulois est rappelée pour introduire cette question. La Gaule est avant tout un espace dont les limites sont choisies par César dans La guerre des Gaules. L’auteur montre que les termes qui désignent ces barbares sont tantôt : Celte, d’origine grecque : la Keltiké soit Gaulois du latin Gallia.
Celtes puis Gaulois
« Il n’y a pas de peuple originel.»Citation p. 32
C’est l’idée principale de ce second chapitre, Dominique Garcia insiste sur l’existence de populations anciennes dès l’âge du bronze, mobiles dans l’espace et très tôt en contact, notamment marchand, avec les civilisations méditerranéennes. Il tord le coup aux prétendues migrations celtes.
« Ainsi la gaule avant la Gaule est un espace parcouru et fréquenté, où des populations d’origines diverses ont convergé et où le mobilier archéologique exprime une variété de « faciès culturels » régionaux.Citation p. 31 ».
Une langue et des cultures
Cette mosaïque de peuples dispose d’une langue commune, avec des variantes locales, une langue singulière qui en fait des barbares aux yeux des Grecs et des Romains.
La question de l’écriture est évoquée : emprunts aux alphabets grec et latin sur quelques vestiges mais aussi sans doute existence d’une écriture comme dans le calendrier de Coligny qui démontre par sa complexité le haut niveau de savoir scientifique pour l’époque.
La Gaule se caractérise par une culture matérielle : céramique, travail du métal.
La diversité des peuples gaulois
A partir des textes grecs on a connaissance des peuples du littoral. Les sources romaines complètent ce savoir pour la Gaule septentrionale (carte des peuples p. 59).
Ce chapitre est l’occasion de montrer les niveaux d’organisation sociale de la famille à la civitas, avec un niveau qui paraît fort les pagi, ou pays qui, aujourd’hui encore semble être un niveau d’appartenance (Contrats de pays). L’auteur précise différents modes d’organisation politique : royauté, oligarchie ainsi que la place des femmes.
Les Gaulois ne sont plus dans la plaine
Loin de l’image de Gaulois perdus dans de vastes forêts, la Gaule connaît assez tôt un essor urbain. Cet essor plus net dans le sud est mis en relation avec les influences méditerranéennes. Plus au nord l’auteur parle d’États émergents pour les principautés celtiques comme Vix ou Lavaux et des oppida de la période plus récente comme Gergovie.
L’économie avant le PAC romana
La Gaule a une agriculture performante, exportatrice dans un monde globalisé de l’empire romain d’où le jeu de mot sur PAC et Pax romana. Son artisanat est lui aussi développé comme le montrent les fouilles archéologiques (par exemple le site de Levroux). A partir du IIIe siècle av.J.-C. à Marseille on peut parler d’une économie monétaire
Le domaine des dieux
Sous ce titre en forme de clin d’œil à la BD Astérix le Gaulois, l’auteur montre que si on sait peu de chose sur la religion d’après les textes antiques. Il est bien sûr question des Druides si présents dans l’image populaire.
Mais quelques fouilles de sanctuaires apportent quelques données.
Une autre guerre des Gaules
Ou comment revoir la chronologie de la romanisation de la Gaule.
Combat de chefs
Le face-à-face César-Vercingétorix est assez loin de l’image des manuels scolaires du XIXe siècle. Entre l’auto-promotion de l’auteur de la Guerre des Gaules et l’image d’Epinal du chef gaulois immortalisé sur la place de Jaude.
L’auteur détaille les techniques de guerre et de fortification des Gaulois.
Un tour de Gaule
Pour finir Dominique Garcia propose un tour de Gaule, gallo-grecque, gauloise, gallo-romaine qui passe par les lieux incontournables de Massalia à Nîmes, de Gergovie à Alésia, de Vix à Avaricum, tout en invoquant les mines et trésors, les banquets et Lutèce.
Présentation sur le site de l’éditeur ICI