Cet ouvrage, dans la célèbre collection Clefs Concours aux éditions Atlande (dirigé par Raymond WOESSNER pour la Géographie), traite du sujet 2019 du concours de l’ENS Lyon. L’auteur est Nassima KACIMI ZEGGAÏ, docteur en Géographie de l’université Paris-Sorbonne et chargée de cours à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

Je propose de le comparer avec un autre ouvrage sur les littoraux également dans la collection Clefs Concours de 1999, sorti lors de la question au concours du CAPES sur la géographie humaine des littoraux maritimes. Il était alors coordonné par Marie-Anne GERVAIS-LAMBONY.

Cette comparaison permet d’identifier l’évolution des thématiques et des approches sur les littoraux sur une vingtaine d’années mais aussi de voir les changements de maquette voulus par l’éditeur.

Ces ouvrages commencent tous les deux par une introduction permettant de définir précisément l’objet d’étude. Rien de bien nouveau dans ce domaine, l’introduction de 2019 reprenant en grande partie les éléments de 1999 : « la zone littorale est un peu flou, où apparaissent ou disparaissent des phénomènes par transition graduelle plus que par frontière linéaire franche ». Puis les différents milieux naturels littoraux sont présentés, même si l’anthropisation est davantage évoquée en 2019. La place des littoraux dans la mondialisation, leur mise en tourisme sont traitées de manière globalement égales. La principale différence est l’approche davantage zonale en 1999 avec l’étude des littoraux insulaires, des littoraux français, des littoraux des régions arides ou des milieux désertiques. En 2019, la question de l’appropriation des littoraux  est bien plus prégnante. Les mers et les océans, et par extension les littoraux, constituent aujourd’hui des enjeux géopolitiques. Enfin la protection de l’environnement littoral à toutes les échelles est devenue ne préoccupation plus actuelle.

Étonnamment, la mise en page et les productions graphiques étaient plus pertinentes en 1999. C’est particulièrement visible dans la 1ère partie traitant de la géographie physique des littoraux. On retrouve des schémas (comme celui de l’évolution d’une falaise) de 1999 dans l’ouvrage de 2019, mais en plus petit et surtout en noir et blanc. On comprend l’intérêt économique pour l’éditeur mais l’utilisation de la couleur pour les cartes et croquis en grand format semble beaucoup plus pertinente. Par ailleurs, l’ouvrage de 1999 était rempli de zooms, utiles pour l’étudiant qui pouvait ainsi lister plus facilement les études de cas. Elles existent évidemment toujours dans l’ouvrage de  2019 mais sont disséminées dans le texte donc moins accessibles. On trouve enfin les mêmes outils comme une bibliographie à la fois fournie et raisonnée, un glossaire (bien plus précis et illustré en 2019) et une pratique table des figures.

L’ouvrage sur les littoraux de 2019, en comparaison de celui de 1999, montre toute l’évolution de l’étude des littoraux et même de l’ensemble de la géographie. Les thématiques environnementales sont davantage prises en compte. De même l’appropriation des littoraux, et les conflits afférents, est devenue un axe de recherche important. La déception vient davantage de l’évolution de la maquette moins fluide, moins agréable, moins pratique aujourd’hui. Dommage car le contenu est toujours autant de qualité et fait de ces ouvrages des références pour les candidats aux différents concours mais aussi pour tous les enseignants de Géographie.