Un escape game est un jeu permettant, dans une vraie salle ou par l’intermédiaire de livres ou de jeux de société, de se glisser dans la peau d’explorateurs à la recherche d’un trésor, de détectives enquêtant sur des faits mystérieux… ou encore des membres d’un réseau de résistance dans la France de la Seconde Guerre mondiale.

Après la réussite d’un premier tome consacré à l’évasion d’un aviateur anglais, couronné par le Prix Spécial du Jury 2021 au Festival International des Jeux de Cannes, Mélanie Vives et Rémi Prieur proposent un second tome de leur escape game. Celui-ci est entièrement construit à partir du tome 8 de la série de Vincent Dugomier et Benoît Ers, Les enfants de la Résistance. Combattre ou mourir. Ainsi, le jeu propose de suivre François, Eusèbe et Lisa, les membres du réseau Lynx, dans une nouvelle mission : l’objectif est de transporter un stock de papier jusqu’à un atelier clandestin de journaux résistants, à plusieurs centaines de kilomètres du village de Pontain l’Ecluse.

Une immersion divertissante dans le réseau Lynx

Le contexte du jeu.

Après une courte introduction où les auteurs présentent les principes d’un escape game, les règles du jeu et l’univers dans lequel se déroule la mission, la partie commence. Seul (ou à plusieurs), le(s) joueur(s) a (ont) 60 minutes pour livrer le papier à bon port et est (sont) son (leur) propre maître du jeu. Chaque double page abrite une énigme à résoudre afin de trouver le numéro de la page menant à l’énigme suivante, en utilisant les outils mis à disposition. En effet, les pages ne se lisent pas de manière classique : c’est seulement en les observant très attentivement et en résolvant les énigmes que la suite du jeu est accessible.

La boîte à outil est composée d’une règle, de clés, d’outils et de mystérieuses autres pièces. Une enveloppe est collée à la couverture afin de pouvoir les ranger quand le jeu est fini.

En cas de difficulté sur une énigme, il est possible d’avoir des indices ou même la solution complète. Les indices sont progressifs et bien conçus. A chaque fois que le joueur pense avoir trouvé la solution d’une énigme, il doit vérifier sa réponse avec une astucieuse grille de validation.

Mon expérience du jeu

J’ai testé le jeu seule et j’ai mis 34 minutes, en prenant mon temps pour le finir. Il m’a fallu deux énigmes avant de bien comprendre le fonctionnement du jeu. L’ensemble est suffisamment court pour ne pas ennuyer des enfants, mais pas assez pour paraître trop facile. La mission principale est prolongée par le mystère de la lettre de François (que j’ai adoré) qui offre un rebondissement bienvenu une fois le papier livré.

Un exemple d’énigme.

Les énigmes sont bien conçues, amusantes et parviennent à immerger le joueur dans le réseau Lynx. L’ensemble est varié et très ludique. Les pages d’indices sont également bien conçues et facilement intelligibles, avec une progressivité vers la réponse. Les superbes illustrations ont été réalisées par Benoît Ers, le dessinateur de la série, ce qui permet une expérience immersive dans son l’univers. En jouant, je revoyais certains moments clés du huitième tome. L’esprit de la série se retrouve aussi dans les encarts « Le sais-tu ? » qui proposent un prolongement historique du jeu, comme les dossiers à la fin des différents tomes des Enfants de la Résistance.

Les encadrés « Le savais-tu ? » permettent d’apprendre en s’amusant. A la fois clairs et concis, ils sont un véritable plus pour s’immerger dans l’univers des Enfants de la Résistance et comprendre le fonctionnement de la Résistance intérieure.

Pour conclure, j’ai beaucoup aimé ce prolongement des Enfants de la Résistance en escape game. Le jeu proposé par Mélanie Vives et Rémi Prieur est plaisant et permet une immersion divertissante dans une mission clandestine de la Résistance française. Ma seule réserve concerne l’âge minimum de huit ans. Mis à part si les parents ou des enseignants encadrent le jeu et guident les enfants, les énigmes sont, selon moi, un peu trop compliquées pour cet âge-là et me paraissent plus adaptées à un public de collégiens.