Fondée en 2009, la maison d’édition franco-chinoise Fei réalise des bandes dessinées permettant de diffuser la culture chinoise à destination des enfants et des adultes.

L’ombre de Shanghai – Tome 1 et 2

La maison d’édition franco-chinoise Fei publie L’Ombre de Shanghai, se déroulant en 1930-1931, à Shanghai. A l’instar de la Balade de Yaya, Patrick Marty est le scénariste de la série dessinée.

La série débute par le retour d’un jeune homme, Gaspard Cartier dans la ville de son enfance, Shanghai. Sur le quai du Bund l’attendent ses parents, Max et Eva Cartier, ainsi que sa sœur adoptive chinoise Lila. Le père de la jeune fille, Feng a été invité à rompre avec sa vie itinérante lorsqu’il a sauvé Max Cartier de la noyade. Depuis 15 ans, Feng et Lila vivent étroitement au sein de la famille Cartier. Le négociant de soie Max Cartier a trouvé un emploi au père de Lila. La jeune chinoise est remarquée par ses prouesses au piano (comme Yaya dans La Balade de Yaya). L’instrument de musique est le marqueur commun entre les deux séries pour désigner une société occidentale aisée en Asie. Le retour de Gaspard est également marqué par sa rentrée au lycée français. Il y a retrouve Clara von Herling une lycéenne rencontrée sur le paquebot Paris-Shanghai. La famille Cartier, Clara von Herling mais aussi Dino Balducci se rendent à l’opéra pour assister à la représentation de Turandot, de Giacomo Puccini, par la cantatrice Dina Bucci Dino propose à Gaspard de voler la robe de la cantatrice lors du cocktail suivant la représentation. Le but ? L’offrir à Clara von Herling qui rêve de la robe sertie de diamants. L’objectif caché ? Discréditer Gaspard auprès de la jeune lycéenne pour Dino. La corruption lui permet d’obtenir l’aval de la sécurité, prête à prendre Gaspard en flagrant délit de vol. Le plan minutieusement préparé ne se déroule pas comme prévu (tome 2).

Mêlant des relations complexes entre les différents personnages (adoption, communauté, richesse), la série est dynamique et le trombinoscope présent dans les premières pages permet de les reconnaître rapidement.

La qualité graphique de la série est remarquable. Les vignettes de la dessinatrice chinoise Li Lu sont d’une grande précision pour les paysages urbains. Ces derniers sont nombreux et permettent de situer géographiquement les faits de manière précise : le fronton du Bund (tome 1, page 9 et tome 2 page 13), les rues arborées de la concession française au sein de laquelle de nombreux shanghaïens aimeraient habiter (tome 1, page 31), une propriété bourgeoise à l’européenne (tome 1, page 32), une scène de vie quotidienne dans une petite ruelle à la nuit tombée (tome 1, page 44), les transports urbains avec le tramway et l’automobile (tome 2, page 7). La recherche documentaire poussée permet de découvrir les grands aménagements de la ville comme l’opéra Lyceum où se produit la cantatrice italienne Dina Bucci (tome 2, page 29). Dès les premières pages du tome 1, une vue en contre-plongée du Bund de Shanghai au début des années 1930 situe l’action à suivre.

Une très belle promenade graphique dans la concession française de la «Perle d’Asie» des années 1930, Shanghai.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur  ;
  • La librairie et la boutique se situent 1 rue Frédéric-Sauton à Paris ;
  • L’ensemble de la série est publié en 6 tomes.

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Antoine BARONNET, pour les Clionautes©