Cet ouvrage comme d’autres de la collection « Je me lance en classe »  se veut directement opérationnel. Il fournit des exemples et des témoignages sur le principe du plan de travail.

Un livre témoin de pratiques

Ce livre s’inscrit dans une collaboration entre enseignant chercheur en éducation et praticiens de l’enseignement. Ce volume compte trente-et-une signatures de contributeurs et contributrices impliqués dans des mises en oeuvre de plans de travail. Dans chaque chapitre, le lecteur trouvera des points clé qui permettent une mise en perspective de ce qui est dit.

Les auteurs

Andreaa Capitanescu Benetti est chargée d’enseignement à l’université de Genève, docteure en faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Sylvain Connac, ancien professeur des écoles, est chercheur en sciences de l’éducation à l’université Paul-Valéry de Montpellier et au LIRDEF, et Laurent Lescouarch est enseignant chercheur en sciences de l’éducation à l’université de Caen-Normandie et chercheur au laboratoire CIRNEF. Sylvain Connac a déjà publié plusieurs ouvrages chroniqués sur notre site comme «  La coopération, ça s’apprend » ou «  Enseigner sans exclure ». Laurent Lescouarch, en collaboration avec Sylvain Grandserre, a notamment publié «  Faire travailler les élèves à l’école : sept clés pour enseigner autrement ». 

Qu’est-ce qu’un plan de travail ?

C’est l’objet du premier chapitre de définir ce dont il s’agit. Un plan de travail est un outil de différenciation pédagogique qui permet à tous les élèves d’avancer à leur propre rythme, parfois en s’entraidant, sur des activités diverses. Cette technique s’inscrit dans une pédagogie du choix et elle suppose de bien penser les étayages pédagogiques et les accompagnements. Les auteurs rappellent ensuite l’histoire des plans de travail puis proposent une typologie pour se repérer entre des pratiques à ne pas confondre, à savoir feuille de route, contrat de travail et plan de travail. Les auteurs ont également le souci de pointer des dérives et de donner des précautions d’usages fort utiles.

Les exemples pratiques en maternelle et en élémentaire

Le deuxième chapitre s’arrête sur l’utilisation des plans de travail en maternelle. Il s’appuie sur plusieurs témoignages et des récits d’expériences. Les différents cas présentés fournissent des documents qui peuvent être directement utilisés. Claudia Moreira explique comment elle utilise le plan de travail dans un équivalent de CM2 en Suisse. Elle les utilise en mathématiques et en français. Elle souligne qu’au début c’est difficile pour les élèves car cela introduit un nouveau mode de fonctionnement. Claudia Moreira note qu’elle arrive à avoir une meilleure vue d’ensemble des objectifs à travailler.

Des usages contemporains du plan de travail en collège et lycée

Les exemples proposés concernent ici les mathématiques, l’histoire-géographie ou encore le français. On apprécie une fois encore le côté très concret avec la présentation du contexte d’enseignement mais aussi l’organisation de la classe et des cours  sans oublier de mentionner les intentions et les effets repérés sur les élèves. On peut repérer l’intérêt de travailler à plusieurs mais il faut bien mesurer aussi la coordination que cela demande. Dans l’exemple qui concerne l’histoire-géographie, David Corblin et Mathieu Jouet insistent sur l’importance des points d’étape afin de s’assurer que les élèves ont compris les objectifs de la leçon. Les deux enseignants remarquent que si une telle organisation demande du temps en amont, elle libére du temps en classe ce qui permet d’aider au plus près les élèves. Ils précisent enfin que cela est chronophage et qu’ils se limitent à un plan de travail par trimestre.

Des usages du plan de travail en université et en formation

Soucieux de présenter la palette des possibles, le dernier chapitre est consacré à l’université et à la formation. Vanessa Desvages-Vasselin l’utilise avec ses étudiants. Elle utilise cette technique avec deux objectifs majeurs : l’autonomie et la différenciation du rythme de travail ainsi que l’engagement de l’étudiant dans son projet d’apprentissage.

En conclusion, les auteurs rappellent que le plan de travail est une « nouvelle »  manière d’organiser le travail scolaire. Ils disent clairement que c’est pour eux une vraie solution, au contraire des groupes de niveau ou du redoublement. Ce type d’activité implique l’élève et l’oblige à une forme de responsabilisation dans les apprentissages.