Rédigé sous les plumes d’un géographe agronome, d’un botaniste, d’un géologue et d’un éleveur producteur, ce petit guide ambitionne précisément de croiser les regards pour donner une lecture plus fine et plus complète des paysages que ne le ferait un seul interlocuteur.
Pourquoi ? Parce que le paysage est omniprésent, qu’il va jusqu’à influencer nos humeurs, qu’il nous révèle tant d’informations concrètes sur notre environnement, parce qu’il est un véritable outil de dialogue d’acteurs dans le cadre de l’aménagement local.
Au-delà de ce plaidoyer introductif, les auteurs en viennent à définir le paysage tant dans sa matérialité que son rapport au sensible, sa construction sur le temps long.
L’essentiel du propos est clair, centré sur une série de « repères » qui permettent d’appréhender efficacement les paysages : observer en se questionnant bien entendu car expérimenter sur un paysage n’est pas possible, travailler la question du zoom en naviguant du proche au lointain ou du lointain au proche, lire les différentes temporalités (qu’elles soient longues, géologiques ou historiques, ou saisonnières)…ainsi des découpages en sous unités sont opératoires.
Une vingtaine d’illustrations, photographies pour la plupart, agrémentent l’ensemble avec, dans certains cas, un intéressant système de calque qui vient superposer des éléments d’analyse à l’image proposée.
Reste qu’une petite trentaine de pages, surtout très aérées, demeure très bref, d’autant que les exemples retenus ne concernent que des paysages ruraux et montagnards. Un guide succinct donc qui ne peut constituer qu’une invitation à creuser la question plus avant.